Vendredi 16 août 2013 à 18:49

15 août 2013, que faire d'un jour férié pareil à passer en solitaire ?
Un coin à deux pas de chez moi où je n'avais jamais pointé mon museau ; des libellules, un écureuil et une tonne de mûres.
La ville regorge de trésors insoupçonnés.

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Mercredi 14 août 2013 à 20:15

Je vous ai abandonnés, un peu. J'ai eu pas mal de réponses à propos du futur nouvel habillage du blog, et je vous en remercie bien (je ne savais pas que vous étiez tous là, ça m'a fait tout drôle) mais je ne suis pas passée à la pratique car j'ai besoin d'un scanner d'abord. Je devais vous en mettre plein la vue avec mes photos de Corse, je sais. Mais l'été est passé à toute vitesse. J'ai glandé un peu, j'ai fondu sous les trois mille degrés caniculaires (c'est mon premier été complet en ville, je peux vous dire que ça me fait bien rire qu'on ne nomme officiellement qu'un jour ou deux "canicule" alors que le béton n'est pas passé sous la barre des 25°C la nuit pendant trois semaines). Et puis j'ai commencé à travailler, et j'ai presque déjà fini. Je termine ma troisième semaine d'aide à domicile chez des personnes âgées. J'en avais assez des centres aérés, j'ai voulu changer de système et de public - radicalement, me direz-vous.
Les vieux sont gentils. La plupart entretiennent d'ailleurs assez bien leur logement, ce qui fait que mon ménage chez eux reste plutôt soft. Oui, aide à domicile est un terme bien pompeux qui cache la véritable nature du job : le ménage. A la première réunion d'information, on nous a servi du : "L'aide à domicile, ce n'est pas seulement l'entretien du lieu de vie, c'est aussi de l'accompagnement. On pourra par exemple vous demander de lire son journal à une personne qui ne voit plus assez bien, ou de l'emmener se promener, etc." Mon cul. La promenade ne m'est arrivée qu'une fois, les courses très rarement aussi, et l'aide aux loisirs, jamais. Aspirateur, balai, serpillère. Chiottes à nettoyer avec des outils plus ou moins adaptés. Et pisse de chien tous les midis. Les premiers jours, cette histoire de chien m'a traumatisée. Je rentrai manger chez moi (en quatrième vitesse) avec l'odeur immonde imprimée dans le cortex olfactif. J'ai développé une aptitude très pointue à détecter l'urine de chien par l'odorat. Je n'avais jamais remarqué que la ville sentait à ce point la pisse ! Et puis on s'habitue à tout, ou du moins on se résigne, on prend son mal en patience et on en vient à préférer que le clébard chie dans la salle de bain plutôt que sur les trottoirs, car au moins la crotte est sèche au moment de la ramasser... Si je me suis résignée, c'est parce que je n'avais pas le choix, mais je reste assez révoltée sur le fond, et je n'échappe pas à l'odeur. J'avais signé pour travailler avec des gens, pas avec des chiens. Les gens, eux, sont sympathiques. Ils m'apprécient et je le leur rend bien. Et il y a tout de même des activités plus agréables que d'autres, par exemple le repassage. Ce que je préfère, c'est l'aide au repas - ça ne vous étonnera peut-être pas si vous avez déjà parcouru mes nombreux articles traitants de bouffe. Quand une mamie de 93 ans te dit : "Vous au moins, vous savez faire la cuisine !", tu peux être fière. Je suis plus que jamais bonne à marier.

Avec tout ça, c'est un job assez physique et très rythmé, ponctué de déplacements en vélo - toujours à fond - qui rajoutent de l'activité sportive. La première semaine, que dis-je, le premier jour, à la première heure, j'avais déjà le dos en compote ; puis j'ai surveillé mes mouvements, ralenti un peu la cadence, et il semble que mon corps ait pris le pli, puisque je me sens moins fourbue cette semaine. Heureusement, il ne s'agit que de trois semaines dans une vie.
Je suis satisfaite de ce travail. Je l'ai choisi pour le côté relationnel, presque pour m'entraîner au contact avec les personnes âgées. Tout bénéf' pour ma future vie professionnelle. J'ai découvert des personnalités intéressantes, des choses sur moi-même, des astuces ménagères (haha quand même), et tout ce qu'il ne faut pas faire en vieillissant. En plus des bonbons, des chocolats et du salaire double de celui de l'animation (il ne s'agit pourtant que du SMIC, c'est vous dire à quel point l'animation est une grosse arnaque), ce boulot m'aura beaucoup apporté.

Mercredi 10 juillet 2013 à 13:21

Chers lecteurs, vous qui êtes si peu nombreux, mais bel et bien existants, et réellement fidèles pour certain(e)s, je vais avoir besoin de votre avis. Cela fait un moment que j'essaye de me faire violence pour changer radicalement l'habillage du blog, histoire qu'on arrête de se péter les yeux sur le vert-sur-noir. N'est-ce pas, Grégory ? Quand je dis radicalement, attention, je n'y connais rien en CSS, je ne vais pas me lancer dans un truc foufou qui sort de l'ordinaire. Non, ce qu'il faut, c'est changer les couleurs si typiques de citron-ciboulette depuis 7 ans. J'ai commencé une tentative il y a quelques mois, puis j'ai délaissé la chose, ayant des dessins à scanner et n'étant qu'à moitié convaincue du résultat.
J'ai choisi mes couleurs préférées, du rouge et du bleu, en veillant à ce que ce ne soit pas non plus celles du drapeau français. Pour le fond, j'ai opté pour un espèce de gris parce que la couleur gâche les photos, le noir est à changer, le blanc c'est hors de question. Pour calmer vos petits yeux, il faut écrire en foncé sur clair, et non l'inverse, ce qui nous ramène déjà à quatre couleurs différentes. C'est là que je suis moyennement contente, mais ce me semble être une question de nécessité.
Et c'est là que tu interviens, lecteur-lectrice, pour me dire ce que tu préfères là où je suis indécise dans la gestion des couleurs.

Pour la bordure des articles, tu préfères le bleu...

http://img842.imageshack.us/img842/2792/of7n.jpg
... ou le blanc ?

http://img842.imageshack.us/img842/3097/z64q.jpg
En sachant qu'il y aura encore de l'ornement sur le côté droit, et une bannière bien sûr, mais pour l'instant je constitue déjà le corps avant le fond.
Donne-moi ta préférence par commentaire, petit lecteur, et je choisirai la couleur qui aura reçu le plus de voix.
Merci d'avance, les amis !


Mardi 9 juillet 2013 à 17:01

Je viens de lire un article à propos d'insultes sexistes et de stupidité humaine, ce qui m'a mise dans de bonnes dispositions pour vous parler de certaines choses. J'ai découvert récemment, brutalement, que l'égalité des sexes était encore une tendre utopie bien loin de devenir réalité.
Contexte. Bastia, vendredi 28 juin, veille de retour sur le continent. Comme nous devions nous présenter au port à 6:00 le samedi matin, Nikita et moi avions décidé de ne pas planter la tente pour la dernière nuit en Corse. Après une tentative ratée de se faire héberger via Couchsurfing, nous avons décidé de passer ces quelques heures de nuit dans la voiture. Rue Carnot, stationnement gratuit, perpendiculaire à une rue fréquentée ; Nikita est inquiète, mais la dame de l'office du tourisme dit que nous n'aurons pas de problèmes.
23:00, il commence à faire froid dehors, nous regagnons la voiture. Vers minuit, commençant à somnoler, nous enfilons nos sacs de couchage. La rue est calme. J'étouffe dans mon sac mais je préfère rester couverte : moins nous serons séduisantes, moins on s'intéressera à nous.
02:20, je suis réveillée par des chants d'ivrognes. L'ambiance dans la rue a changé, il y a du passage en direction d'un club privé. Je garde les yeux ouverts, certains passants nous regardent d'un air curieux. Entrent au club en braillant. En ressortent. Repassent devant la voiture en l'examinant de plus près, mais s'éloignent. Nikita dort toujours.
Et soudain, un choc, de l'ombre. Ces quelques mecs que j'ai vu passer deux fois viennent de recouvrir ma vitre avec un poster, en tambourinant de tout leur poids mort pour l'y coller, rires gras à l'appui. Nikita ouvre les yeux, ils tournent autour de la voiture en cognant encore un peu les fenêtres pour un réveil garanti, s'amusent beaucoup du résultat. Puis l'un deux, prenant un air sérieux, me demande si tout va bien. J'expédie sa question d'un geste, ça va, cassez-vous. Et la voiture se met à balloter dans tous les sens. Cinq jeunes hommes nous encerclent et secouent la petite C1 de droite à gauche, de toutes leurs forces, hilares, la voiture crisse, nous sommes enfermées à l'intérieur, je serre inutilement mon Opinel. A quoi bon essayer de sortir en slip et de menacer cinq mecs bourrés avec un couteau ?
Je songe à appeler les flics, mais je sais qu'ils arriveront trop tard. Nous n'avons qu'à attendre, impuissantes, qu'ils se lassent, en croisant les doigts pour qu'ils ne cassent rien.
Ces abrutis finissent par s'éloigner, triomphants, en regardant en arrière avec l'air d'hésiter. Nikita est devant le volant dans son sac de couchage, sonnée, elle ne réagit pas tout de suite quand je la presse de démarrer, jusqu'à ce qu'ils reviennent à l'assaut, le pantalon baissé.
Nikita manoeuvre pendant que bites et culs se frottent aux vitres, sans doute pour nous apprendre la vie, et nous quittons enfin nos assaillants. Qui nous attendent à la sortie du sens unique, les fesses à l'air, pour nous lancer une motte de terre sur le pare-brise en guise d'adieu.


J'ai toujours refusé d'avoir peur du noir sous prétexte que je suis une fille. J'ai toujours décidé que j'étais capable de rentrer toute seule chez moi la nuit, même à pied, même tard. Je me suis toujours moquée intérieurement de certaines copines qui n'osent pas sortir la nuit, même quand celle-ci tombe à 16:30, de peur de se faire agresser.
Pourtant, oui, on me regarde et on m'interpelle beaucoup dans la rue, surtout la nuit, quand les comportements changent pour une raison que je n'arrive pas à m'expliquer. Un homme et une femme se croisent dans une rue déserte la nuit, il la gratifiera de quelques mots ou bruitages suggestifs, ce qu'il ne ferait pas forcément de jour. Je sais tout ça, je vis tout ça. Mais malgré tout, je n'accepte pas de jouer les pauvres femelles en détresse. Dans ce domaine ou dans un autre, j'essaye de rester loin des carcans et mentalités féminines stéréotypées.
Et voilà que la vie décide de m'agresser pour la simple raison que je suis une femme. Si nous avions été deux hommes, personne n'aurait seulement eu l'idée de toquer à nos vitres pour nous réveiller avant de partir en courant. Mais nous sommes deux jeunes femmes, et pour cela nous avons dû subir la connerie d'animaux ivres jusqu'au bout. Nous n'avons pas été blessées, la voiture n'a pas été amochée au final, ç'aurait pu être bien pire, mais après la frayeur de l'instant, je n'ai gardé que la colère de l'impuissance. Cette impuissance qui vient du simple fait d'avoir deux chromosomes X. Evidemment, même si j'avais été un homme costaud pratiquant un sport de combat, je n'aurais pas pu gagner à cinq contre un en devant sortir de ma voiture. Sauf que si j'avais été un homme, cette situation n'aurait jamais eu lieu.
Qui sont ces enculés, pourquoi ont-ils fait ça, quelles relations ont-ils avec les femmes dans la vie courante ? Autant de questions que je me pose qui resteront sans réponses et me permettront seulement d'entretenir la méfiance et la haine.

Lundi 1er juillet 2013 à 16:37

Je traîne ma valise défoncée qui n'avance plus avec l'impression d'être encore nomade, sans domicile fixe. Je regarde Strasbourg comme si elle n'était pas réelle, il fait plus chaud qu'en Corse. IL FAIT PLUS CHAUD QU'EN CORSE ! J'arrive enfin chez moi, la main pleine d'ampoules, et il me faut quelques secondes pour reconnaître mon appartement. La boîte aux lettres est remplie de pub, il y a probablement une fuite d'eau dans mon placard, mais je suis chez moi. Home sweet home. Des factures m'attendent alors que je dépense mon argent en vacances et que j'essaye de le faire sereinement - pesante culpabilité de la fille de conseiller financier. Les Canistrelli n'ont pas été abîmés dans mon sac, contrairement aux framboises d'hier. Quatre jours sur la route, je suis arrivée à destination. Je m'arrête. Je retrouve mon chez-moi et mon homme sweet homme.


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La maison dans laquelle j'ai passé 9 jours.

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