Samedi 11 octobre 2008 à 14:31

De temps en temps je tombe sur des sites insoupçonnés où je découvre de superbes photos. Je suis là à regarder, impressionnée. Et surtout je me dis qu'en fait je suis nulle. Enfin, bien sûr, vous savez comme moi qu'il y a différentes échelles de nullité, mais quand même, mes dossiers photos ne sont pas très étendus. J'en ai perdu beaucoup, aussi, à cause des problèmes d'ordinateur. Ah, si je ne savais pas quoi faire de mes sous ! Je m'achèterai des albums et je ferai imprimer des tonnes de photos pour les remplir, des albums qu'on range et qu'un jour, on a envie de feuilleter, alors on l'ouvre et on s'émerveille comme si on voyait son contenu pour la première fois. Les photos trop regardées perdent leur valeur quand on les connait par coeur. En ce moment, la nature se prête parfaitement au jeu des des parures. Je vais enfourcher mon vélo, l'appareil photo sur l'épaule, et essayer de dénicher des beautés végétales.

Samedi 11 octobre 2008 à 12:59

Entamons l'histoire de l'imbécile heureux. Il était une fois un garçon de quinze ans que nous allons appeler Mister X afin de ne pas porter atteinte à sa personne directe. Ce garçon venait d'entrer en seconde et il a eu la merveilleuse idée de s'inscrire au club théâtre du lycée qui recherchait des garçons. On ne l'a pas jugé au physique lors de la première séance, bien entendu, mais je vais quand même vous faire sa description. Le plus intéressant sera bien évidemment la partie portrait en mouvement. X est grand, costaud (costaud ça veut dire large de carrure) avec des cheveux bruns bouclés assez longs pour cacher ses lunettes (mais la mèche du devant est peut être plus courte que l'ensemble). Si on l'aperçoit, on pourra observer chez lui un sourire béat même quand il marche tout seul pour ramener son plateau-repas en sortant de la cantine. Mais que serait son sourire béat sans sa voix, sans sa façon de parler ! Il a sans cesse l'air content de lui, prêt à éclater de rire pour sa moindre parole. Il se croit drôle. Pas "il se croit drôle" dans le sens du gars qui veut se montrer hyper sûr de lui alors qu'il manque d'assurance, non, lui, on a l'impression qu'il est réellement imbu de lui-même. "Qui veut faire un ange ?" "Moi je veux faire l'ange !" [grand sourire béat] "Un garçon pour faire un petit vieux !" "Moi je fait le petit vieux !" [toujours le même sourire béat] "Quelqu'un sait faire le rire de bébé ?" "Ouais ! Moi ! Ho ho ho !" En fait X est indescriptible. Il faut le voir pour comprendre. Vous ne pouvez pas imaginer son air de débile sans l'entendre causer. Et alors, puisque tout ceci se déroule au théâtre, c'est quand on l'a vu sur scène qu'on a compris. La première chose qu'il a faite était d'imiter le bébé qui apprend à marcher et se loupe, alors que ce rôle avait déjà été distribué (à Chloé qui le faisait à merveille). Bien entendu, prendre une attitude de bébé n'est pas une mince affaire, et je sais que vous êtes en train de vous dire que c'est parce que c'est un nouveau que j'ai décidé qu'il était nul. Mais non. Il y en a plein des nouveaux, qui n'ont jamais fait de théâtre, et qui ont du potentiel. Lui, se levait doucement avec le sourire béat, nous regardait avec le sourire béat (jusqu'à là, cela correspond assez au rôle) et se laissait tomber tout raide sur ses mains à plat, avec le sourire béat. Genre je m'apprête à faire des pompes, mais en raide. Et il est là le problème. Mister X est raide. Il lit son texte - enfin, s'il y arrive, car là aussi il y a un problème ; il a d'énormes difficultés à la lecture - en accompagnant chaque phrase d'un mouvement du bras, avec la main tendu bien à plat. Il déclame. Il bute sur les mots en brassant l'air, avec sa main comme une pelle. Et en plus il met un accent à sa déclamation. Je ne sais pas si vous vous rendez compte. Un jour il devait passer son bras autour des épaules de Marie-Odile. Sa main était toujours aussi raide et tendue, il n'osait pas la poser sur son épaule. Il se tenait droit comme un i, dans toute sa splendide rigidité, à essayer de lire son texte. Cet essai était une catastrophe. Il essayait d'imiter le dauphin mangeant du poisson et Monsieur Delabesse devait l'interrompre toutes les trente secondes pour lui dire de ne pas mimer le dauphin, donc de ne pas sauter, de ne pas attrapper le poisson imaginaire avec sa main pour l'envoyer dans sa bouche... Ce jour-là, il a manifesté de la gêne pour la première fois, il a dit être stressé quand on lui a conseillé de se détendre et de poser tranquillement sa main. Sur ce coup-là, il semblait avoir une conscience.

Justement, parlons-en, de sa conscience. Se rend-il compte de sa connerie flagrante ? Réalise-t-il qu'il est complètement à l'ouest ? J'en doute, et en même temps, ce jour où il a exprimé son stress, on aurait dit qu'il avait perdu tout ce qui ressemble à de l'assurance chez lui. Mais ce n'est pas pour autant qu'il a cessé de sourire béatement sans raison. Il ressemble toujours autant à un imbécile heureux. A-t-il conscience de sa condition ? Si oui, comment fait-il pour la supporter ? Si mon avis intéresse quelqu'un, je me permet de penser qu'il se doute qu'il est mal intégré. X mange souvent tout seul à la cantine avant le théâtre, alors que le reste des théâtreux mange ensemble (enfin, tant qu'il y a de la place...). Il doit probablement ressentir un certain malaise, il y a forcément quelque chose qui cloche chez lui, et j'en viens à le plaindre, mais malheureusement pour lui, je pense quand même que c'est un abruti. Je n'ai rien contre les gens bizarres, j'en fréquente quelques uns qui ne sont pas très appréciés car ils ne sont pas dans la norme, mais pour l'imbécile heureux, c'est au-delà de mes compétences en matière de tolérance. Il y a un moment où l'on ne peut pas s'empêcher de sentir l'infériorité de certaines personnes, ça fait mal au coeur, on se sent vraiment méchant, mais qu'est-ce qu'on y peut, au fond ?

En général, je pense que les imbéciles heureux n'ont pas à supporter leur condition, car telle est la définition de l'imbécile heureux : un crétin qui se fout totalement de l'intelligence et qui vit très bien comme ça. Cela paraît même plus simple à vivre, après tout, est-ce que ça compte d'être un parfait abruti à partir du moment où l'on ne s'en rend pas compte et qu'on n'a à se plaindre de rien ?

Vendredi 10 octobre 2008 à 19:12

Là c'est le moment où je pourrais entamer un discours sur la condition d'abruti, mais râlons d'abord un peu. En fait non parce que si je commence à râler je sais que je vais m'énerver, et pour l'instant je suis zen. Un peu trop, d'ailleurs. C'est le weekend, je sais que je vais pouvoir dormir deux jours de suite, que je vais regarder Desperate Housewives ce soir (aaah la bonne détente du cerveau !) mais il y a un stress permanent : caser les devoirs, et caser des loisirs. De toutes façons même si un métier me plaît, je veux pas faire les études qui vont avec, parce que la perspective de me gaver d'un tas de trucs inutiles me répugne. Est-ce que c'est comme ça pour tout le monde ? Parce qu'en ce moment quand je râle on me dit que c'est comme ça pour les autres, et qu'en plus c'est comme ça depuis toujours pour eux, c'est la vie, maintenant tu vois ce que c'est, c'estcoolt'esnormale. Oui, bon. Prenons l'exemple de la journée méga-stressante ; hier. J'apprécie mon prof de SVT mais je le hait à partir du moment où la récré a commencé et qu'on peut toujours pas sortir de la salle, parce qu'on doit rincer nos pipettes, balancer les tubes à essais dans un bac, nettoyer les paillasses, ranger nos affaires et ressortir ce qu'on doit lui rendre, et je veux que toutes les feuilles soient colléés alors on lui colle ses putains d'énoncés (déjà que j'ai une aversion pour le collage, tout prof qui me fait coller des trucs descend dans mon estime) et bla bla les notes du TP précédent sont catastrophiques, ta gueule y a déjà la moitié de la récréation qui a sauté. Ensuite il faut entreprendre de descendre les deux étages, de passer aux toilettes (c'est le genre de détail que vous préférerez ne pas connaître mais il doit être mentionné pour démontrer à quel point la récréation est courte), de faire trois bisous à mon chéri, dire que mes mains sentent la patate parce que j'ai du en éplucher une avec un vieux couteau, que j'ai perdu la moitié de ma récré, et hop, sonnerie, fin de la pause. Retour en cours. J'arrive en retard et il y a un monsieur au fond de la salle. Je pense d'abord que c'est un inspecteur mais en fait c'est un jeune prof de physique qui est là pour nous raconter sa vie, son parcours. "J'ai toujours aimé expliquer les choses à mes amis mais je ne savais pas si j'étais prêt à gérer trente élèves entre douze et dix-huit ans." La tension retombe, le monsieur a formulé mes pensées mot pour mot alors je discute un peu avec lui. Il s'en va et notre professeur attitré nous rend nos contrôles de la veille "14, c'est très bien, mais je pense que tu peux faire mieux. Mais honnêtement, pour moi entre un 14 et un 18 y a pas de différence." "Si vous avez seize et que vous êtes pas contents, c'est très bien !" De tels discours me mettent en joie même si, quand on relit un contrôle de physique-chimie, on ne trouve évidemment que des fautes connes et évidentes qu'on aurait pu éviter. Enfin. Les deux heures s'écoulent rapidement, c'est l'heure de manger et d'aller au théâtre. Cette fois-ci je ne sert à rien à part récolter des répliques plus ou moins sympathiques pour Diane, pas d'effervescence donc cette fois. Il faut ensuite aller en allemand pour piquer des fous rires nerveux, et constater qu'un texte recopié tôt le matin vaut plus qu'un texte préparé à la maison. D'autant plus que par l'intermédiaire d'une faute d'orthographe malencontreuse, à la place d'écrire que la musique me servait à me calmer, j'ai écrit que la musique me servait à me prostituer. Oui oui. Et puis il y a eu les maths. Comme beaucoup de prof de maths, le mien commence par râler, avant de rendre les copies... classées. "Lise". Déjà ? J'ai envie de rire, c'est stupide. Ma première journée complète de cours comprenait ma première gamelle. Facilement rattrappable certes, mais dix points qui sautent d'une année à l'autre, ça coince forcément quelque part. L'ambiance de l'heure qui a suivi était à creuver. Chacun à tirer la gueule dans son coin à cause de surprises désagréables. Et puis ensuite ! Pour la première fois depuis le début de l'année, j'ai eu COURS après la récré de l'après-midi ! Enfin, cours. Le terme exact est TPE. Autant dire qu'on a pas foutu grand chose mais que ça me rajoute déjà un stress de plus. Et comment on va trouver des infos ? Et comment on va présenter ça ? Et où on va aller pour se renseigner ? Greuh. Et pour finir bien sûr il y a les devoirs en rentrant à la maison, et les parents qui se mettent à gueuler à propos du temps que je passe sous la douche. Le seul véritable moment de détente de la journée ! Eh ben merci. J'avais encore l'impression d'y être quand je me suis réveillée ce matin. Comme si je venais à peine de m'endormir. Je suis sûre que vous connaissez tous ça. Et pourtant ça ne m'arrive jamais de me réveiller de mauvaise humeur. Voilà, maintenant que j'ai vidé mes valoches... et bien euh... en fait il ne se passe rien du tout. Et en plus de ça vous avez peut être lu quelque chose de pénible (le peut être ne s'applique pas à pénible mais à lu). Des fois je vous plains.  

Il y a des bagnoles partout, c'est moche.

Mercredi 8 octobre 2008 à 20:58

Et puis je voyais bien depuis quelques jours l'air exaspéré du Monsieur, et il avait bien raison, comment pourrait-on être prêts pour Noël dans ces conditions ? L'année dernière, on en a pas été capable alors qu'on était sept personnes de moins. En plus cette année il y a l'illettré à qui on aura jamais le temps de tout apprendre. Nous parlerons de la condition d'imbécile heureux un autre jour. Et le monsieur demande du dynamisme, de l'enthousiasme, et en réponse, c'est mou, c'est lent, et ça l'énerve et ça m'énerve et qui ça n'énerve donc pas ? Et puis ils ont commencé à mettre l'ambiance, bien, et j'ai du parler fort pour couvrir leurs voix, et ils ont crié encore plus fort, et on s'est excités tous en même temps, et j'ai grimpé sur la scène, j'ai braillé, j'ai sauté sur la table, je les ai exhortés à hurler, j'ai sauté de la table, et la tension a commencé à retomber, et je me suis laissée tomber sur le cul, essouflée. Je m'étais éclatée, et j'avais l'impression que tout le monde était content.

Mardi 7 octobre 2008 à 19:20

A propos de la couleur des yeux des gens, j'aurais voulu make a montage avec les yeux de plein de gens, et vous auriez choisi quelles sont vos préférés, ça aurait pu être chouette et à la fin j'aurais révélé à qui appartiennent les yeux élus mais je n'ai pas assez de gros plans de gens pour le faire. J'ai tout de même commencé à découper dans les têtes de mes amis et j'en suis arrivée à la conclusion que je suis entourrée de personnes aux yeux bruns ou bruns-verts. Je détonne dans le tas avec mes iris bleu foncé. Genre vous pouvez vous noyez dans mes globes couleur océan. C'est vrai, je peux passer en revue les gens que je fréquente le plus : mon chéri a les yeux verts et bruns, Diane a les yeux bruns, Chloé et Adee et Léa ont les yeux bruns, en cours, Niko, l'autre Léa et Raphaël ont les yeux bruns (et là c'est le moment où Niko dit qu'il a les yeux verts mais y a aussi du brun dedans), mais il est vrai que je siège parfois à côté de Carolyne qui a les yeux... bleu clair ! Si ça se trouve Fanny aussi est bleu clair mais j'ai un gros doute. Sinon au théâtre, déjà il y a Monsieur D. qui a les yeux bleu clair, mais là dans l'immédiat, je ne vois personne d'autre à part Amandine et peut être Cynthia, mais qui ont aussi les yeux clair et pas marine comme moi. Ha ha ne suis-je pas une merveilleuse exception ? Je ne pensais pas, en fait. A la maison on est quand même deux sur quatre à avoir les yeux marine, mais à l'extérieur je réalise que c'est plutôt rare. Dans ma rue il y a quand même quelques propriétaires d'yeux bleus, mais toujours dans les tons clairs. Merci Diane chérie de m'avoir donné à réfléchir sur la couleur des yeux des gens, ça me donne le sentiment d'être unique !

Je suis déjà pressée de passer au sujet suivant qui m'intéresse au plus haut point, mais il paraît que j'ai des devoirs insoupçonnés. Pour changer.

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