Dimanche 19 août 2012 à 23:33

Ils ont tous eu du mal à me reconnaître. Un temps d'arrêt, puis une exclamation, un sourire, quelque chose, une remarque sur la longueur de mes cheveux, tous. J'étais contente d'être là, à suer dans mon fauteuil rouge, à faire du vent avec le programme du spectacle - du Quentin tout craché. Regarder les enfants qui ont sacrément grandi, toute la clique qui a vieilli de deux ans et ne s'en trouve qu'embellie, et écouter leurs petites merveilles. La dernière fois, Céline était avec moi dans le public. Aujourd'hui, elle était sur scène à diriger les gamins, et à la fin du concert faisait partie de cette bande de musiciens imprenables. Le monde change. J'étais venue pour les voir et souhaiter un joyeux anniversaire à Quentin. Cela fait, j'ai mis les voiles. Il n'y a pas de place en ce monde pour les groupies. T'as toujours l'air un peu con à côté de ceux qui ont vécu le truc, ensemble. Ils ont créé, partagé, accumulé des souvenirs en commun ; et toi, tu n'as rien à voir là-dedans. Alors ce que tu as de mieux à faire, c'est t'éclipser. J'ai appris. Et je le vis très bien ! Pour exister, mieux vaut ne pas fréquenter que des artistes quand on ne l'est pas soi-même.

Jeudi 16 août 2012 à 15:51

Quand on ne se documente jamais, on reste ignorant d'une foule de choses - du genre, mon idole à trente bornes de chez moi aux Eurocks. D'ailleurs, en parlant d'idole justement, on s'étonnera que je puisse idolâtrer quelqu'un dont je ne connais que la musique, dont je n'ai jamais lu la moindre biographie ni visionné le moindre concert. A la recherche de deux chansons à côté desquelles je suis passée pendant 20 ans, je suis tombée là-dessus :

"Aux débuts du groupe, Bertrand Cantat affiche clairement sa passion pour Jim Morrison, chanteur du groupe The Doors en arborant des pantalons de cuirs et des colliers indiens. Cette influence est encore plus évidente dans les prestations scéniques du chanteur."

Voilà. Je me sens comme la reine des ignorantes, et je reste suicidée de mon nouveau savoir.

Jeudi 16 août 2012 à 13:13

Facebook, que je n'ai pas réussi à boycotter autant que je l'aurais idéalement voulu, m'impose aujourd'hui une présentation dégueulasse, où disparaissent mes anciennes publications écrites pour ne laisser qu'un patchwork de photos n'ayant rien à voir les unes avec les autres ; bref, c'est incompréhensible, ça fait mal aux yeux, et c'est encore moins personnel qu'avant. Alors il va peut-être falloir que je retourne aux bonnes vieilles bases, à la linéarité du blog. Et surtout, que je retourne (pour de bon) à l'écriture.
J'ai perdu toute créativité ; je ne dessine plus, je ne photographie plus, je n'écris plus. Le syndrome de la page blanche qui s'étend à toute discipline, et qui s'éternise. Dans mon cahier rouge, parfois, je jette les mots sans aucun style, pour aller à l'essentiel avant d'oublier. De page en page, on passe d'un prénom à un autre, sans aucune transition. De Tulipe, de Camélia, de Rose et puis de Lila. Au présent, au passé simple, tout sonne faux et pourtant tout est véridique. Parfois pendant des jours, je pense à noter quelque chose, principes, rêves, ou cauchemars dont je suis le monstre, du rouge à lèvres étalé à la truelle. Réaliste, mais imaginaire.
Je suis dans cette période de transition où je ne sais pas ce qui va m'arriver ensuite, ce moment où tu rentres de vacances et que tu découvres (par le biais de ces foutus réseaux sociaux évidemment) que le monde ne s'est pas arrêté de tourner en ton absence, que chacun a vécu sa vie pendant que tu perdais ton temps, et qu'ils s'en sortent très bien sans toi. Un temps de latence, avant que la vie ne reprenne. De toutes façons, il semblerait que je sois née pour attendre. Je ne fais que ça, attendre et, en attendant, essayer de m'occuper pour oublier que j'attends.

Mardi 14 août 2012 à 23:46

Quand j'ai vu Marguerite, Marguerite m'a dit : "t'approche pas trop de moi"
Moi j'ai pas écouté tu vois ;
Et j'suis là comme un con à effeuiller les pétales de Tulipe, de Camélia,
De Rose et puis de Lila.

Marguerite c'est mes coups d'jus, c'est coup d'foudre, c'est mes coup d'blues
C'est pas vraiment un bon coup mais c'est dans le mille à tous les coups,
C'est comme un parfum de nocturnes qu'auraient l'goût des levers du jour
Parce qu'elle, elle dit jamais je t'aime,
Parce que sans équivoque aucune,
La liberté au bout des doigts, entre le marteau et l'enclume,
C'est la luciole au fond des nuits, c'est comme rouler sans le permis.
Marguerite elle est belle comme un accident de bagnole,
Comme un poids lourd qu'a plus les freins,
Marguerite elle est folle,
Et c'est vrai que moi j'aime bien quand elle fait voler les assiettes
Quand elle me fait péter les plombs
Qu'elle dit qu'elle aime pas mes chansons.

Elle est comme un bateau d'pirates, comme un chien qui a mal à la patte
Marguerite elle a l'goût d'la mer, elle a la fraîcheur des rivières,
Elle a l'ivresse de la vodka, la folie de la tequila,
Elle est un peu mexicaine, un peu française aussi,
Elle est tout c'qu'on veut qu'elle soit
Tous les possibles au bout des doigts ; 
Elle t'emmène d'l'autre côté d'la terre juste quand elle ouvre les paupières
Marguerite c'est mes coups d'jus, c'est mes coups d'foudre.

Marguerite c'est mes nuits noires, c'est mes nuits rouges, c'est mes nuits blanches,
C'est comme un train qui s'égare mais qui s'arrête pas dans les gares,
C'est la luciole au fond des nuits, c'est comme rouler sans le permis ;

Marguerite c'est pas la bonne mais, putain, qu'elle est bonne ! 
J'en ferai bien ma religion, 
J'en ferai bien mon horizon,
C'est sûr que j'peux mourir demain tant qu'elle m'habite entre ses reins.

[...] D. Saez
(remanié)
 

http://img825.imageshack.us/img825/676/dscn0750m.jpg
 

Lundi 23 juillet 2012 à 22:16

 Aujourd'hui, comme je suis irritable et à la limite de devenir irritante, je vais me défouler sur un article. Je ne sais pas si c'est le manque de sommeil ou d'organisation, mais ce matin au boulot, je me sentais drôlement lasse. Déjà fatiguée de devoir répéter toujours les mêmes choses aux mêmes enfants, Sami-sort-des-buissons, Kenza-mets-pas-tes-doigts-en-bouche, Gabin-pourquoi-tu-l'as-tapé, Lola-ça-suffit-avec-le-savon, les-enfants-sortez-de-l'herbe-vous-savez-très-bien-qu'il-faut-pas-y-aller, pas-sur-le-terrain-rouge-avec-les-vélos, les-vélos-c'est-pas-des-autoboxes, écoute-moi-quand-je-te-parle, est-ce-que-tu-m'as-demandé-avant-d'aller-te-servir, joue-pas-avec-tes-couverts, lave-toi-les-mains, mouche-toi, va-le-jeter-dans-la-poubelle...
Fais pas ci, fais pas ça, viens ici, mets toi là, attention prends pas froid ou sinon gare à toi, mange ta soupe, allez, brosse toi les dents, touche pas ça, fais dodo, dis papa, dis maman. Fais pas ci fais pas ça, à dada prout prout cadet, à cheval sur mon bidet, mets pas tes doigts dans le nez, tu suces encore ton pouce, qu'est-ce que t'as renversé, ferme les yeux ouvre la bouche, mange pas tes ongles vilain, va te laver les mains, ne traverse pas la rue sinon panpan tutu...
En gros, je ne suis pas prête d'élever des gosses, mais ce n'est pas nouveau. En élever 45 pendant 3 semaines dans l'année me suffit amplement, surtout quand on est douze adultes à se partager la tâche et que ce n'est qu'au bout de deux semaines qu'on t'apprend que les règles du repas sont différentes au déjeuner et au goûter, par exemple. Evidemment, même quand tout se passe bien avec les enfants, on travaille toujours avec des adultes. Quand j'observe le travail en équipe, j'ai de plus en plus envie d'un cabinet en libéral avec personne pour me faire chier. C'est-à-dire personne pour me dire ce que je dois faire, ni personne à qui dire ce qu'il faut faire. Je voulais écrire un article sur mes collègues, mais ça commence mal, le ton est grinçant, et ça ne sent pas l'harmonie. Pourtant ça se passe bien, et j'apprécie cette équipe, surtout après avoir testé l'année dernière une équipe réduite qui changeait tous les jours en raison des arrêts maladie des unes et des autres. Mais comme à chaque fois que je fais irruption dans un groupe de personnes qui travaillent ensemble toute l'année, je ne prends pas officiellement parti et j'observe. J'observe les failles, surtout. C'est fou, quand on rencontre des gens dans un cadre professionnel, comme on cible vite leurs défauts. Au premier abord, j'essaye de garder une vision neutre voire positive, de leur trouver des qualités avant tout pour privilégier la bonne ambiance. Mais bien vite, tu te rends compte que la nana qui a l'air un peu limitée est en fait VRAIMENT limitée et que tu ne peux pas passer outre, que celle qui a l'air sympa et le contact facile - en passant sur son style vestimentaire - ne te raconte que des détails inutiles de sa vie et n'est pas toujours très délicate avec toi, que les unes sont trop stressées et d'autres trop détendues, et que ta collègue préférée parle un français à t'écorcher les oreilles.
Alors bon, c'est bien sympa tout ça, les enfants, l'équipe qui fonctionne, les activités, les sorties, les tartines de Nutella le matin, les adultes qui jouent à faire des bêtises... Mais je ne serai pas déçue vendredi soir quand je prendrai le train et que j'irai retrouver le calme de mon appartement et l'esprit - et la culture - de mes copines.

http://img17.imageshack.us/img17/9666/img2265001.jpg
Et une photo avec une retouche toute ridicule, histoire de n'exposer que les copines sus-citées.

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