Mardi 18 septembre 2012 à 0:27

Pardonner, c'est accepter d'avoir souffert et de ne pas faire souffrir l'autre en retour. On n'est pas là pour faire de la philosophie à la mords-moi-le-noeud, mais je tiens à revenir sur mon dernier article, qui semble dire que j'ai du mal avec ce concept (celui de pardon, pas de philosophie de comptoir). Je n'avais jamais ressenti de désir de vengeance jusque là. Enfin, ce n'est pas exactement un désir de vengeance, mais plutôt de la frustration de ne pas pouvoir prendre ma revanche. Parce que non, je ne la prendrais pas. Il est trop tard. Je passerais pour folle si je venais à déballer maintenant des flots de haine que j'aurais gardée intacte pendant un an. On n'entretient pas sa haine tout seul quand on est sain d'esprit. Le silence nourrit la haine pendant un premier temps, mais ensuite il l'apaise. Cependant cette frustration, elle ne vient pas de nulle part. Non seulement, c'est certainement la rupture la plus sordide que j'aie vécue, mais en plus, c'est la seule qui ne débouche sur strictement rien. Le néant, total, comme si rien n'avait existé. Je veux dire, j'ai déjà quitté et été quittée, mais soit je suis restée amie avec mes ex, soit ça s'est terminé en conflit avec coupure volontaire des ponts. Là, le silence s'est installé insidieusement, sous de faux prétextes, et il a duré trop longtemps pour pouvoir être brisé aujourd'hui. Ce qui fait qu'aujourd'hui, nous sommes des inconnus l'un pour l'autre. Qu'on se retrouve comme deux ronds de flan au moment d'échanger un sac qui contient les vestiges de notre dernière nuit ensemble. Quoi, une nuit ensemble, on a fait ça ? Mais on se connaît ? C'est le syndrome Somebody That I Used To Know qui m'attriste. Que j'aie été prête à consacrer ma vie à quelqu'un qui se comporte aujourd'hui comme un inconnu.

"But you didn't have to cut me off
Make out like it never happened
And that we were nothing
And I don't even need your love
But you treat me like a stranger
And that feels so rough"

Bla bla bla, vous connaissez la chanson (au sens propre comme au figuré). Mais ! Figurez-vous que je ne suis pas là pour chouiner. Et non. J'écris ces lignes histoire que ce soit clair, fixé, inscrit quelque part. Cela complète et conclut l'article précédent, qui nous laissait sur une note rageuse pas vraiment reposante. La boucle est bouclée, je ne me consolerai probablement jamais du fait que les relations humaines puissent prendre des tournures aussi radicales, mais la vie est étrange, et on n'y décide pas de tout. Rien de nouveau sous le soleil. Et je vous dis tout ça ce soir, mais en vérité je n'y pensais même plus depuis que j'ai transformé mon ébullition interne en mots et en article. J'ai craché mon venin, je respire. La page est tournée et bien tournée. Je reprends la route.

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Vendredi 14 septembre 2012 à 19:58

Je suis partie un peu en retard, le visage fermé et les sourcils à l'envers. J'ai marché dans les gravats avec mes petites chaussures de ville, Besançon était sans dessus dessous, mais j'étais contente de devoir réfléchir à mon chemin plutôt qu'à ce qui m'attendait au bout. Je n'avais pas envie de sourire, mais je n'avais pas mal au ventre, aucun problème de respiration. Je ne m'étais pas projeté la scène sur mon écran de cinéma imaginaire, je savais que je ne pouvais même pas prévoir mes propres réactions. J'ai pris mon temps dans la montée, mes pas me guidant automatiquement vers la bonne rue. Arrivée devant la porte, j'ai tapé au hasard sur le digicode, échec. Je l'ai appelé, et rien que d'entendre sa voix après tant de mois, c'était complètement invraisemblable. J'ai monté les escaliers, avancé au bout du couloir, frappé à la porte. Il a dit "oui" mais je ne suis pas entrée ; je n'étais plus chez moi. Il a ouvert la porte.
Je ne sais pas quelle tête j'ai faite quand nos regards se sont croisés, j'ai eu comme un petit choc de le voir vivant après tant de silence, "tiens, il a continué d'exister en fait", mais rien de plus. Il n'avait pas changé d'un poil. Même coupe de cheveux, mêmes vêtements, pas grossi, pas maigri, même façon de parler évidemment. Ni moche, ni transcendant. Mêmes propositions de garder mes chaussures, de boire un verre, de manger quelque chose, de fumer une cigarette ; rien de visiblement nouveau dans l'appartement, bref, une forme identique, un fond complètement vide. Il avait jeté mes produits de beauté mais pas ma brosse à dents, il me l'a rendue telle que je l'avais laissée, vieille, explosée, asymétrique, bonne pour nettoyer les chiottes. Je ne comprends pas la logique. Un de ses amis était chez lui, on lui aurait collé une pancarte "ordre public" sur le front que ç'aurait été pareil, il semblait être là pour éviter que la rencontre ne tourne en pugilat, impossible de parler en sa présence. Pourtant, il n'y avait aucune raison que cela se passe mal. Nous sommes des gens civilisés, nous sommes restés très courtois, en se voulant naturels. Comme d'habitude, j'ai manifesté un intérêt poli pour sa vie, sans être envahissante. Lui, c'est à peine s'il m'a posé deux questions. Peur des réponses venimeuses ou indifférence totale, je ne sais pas, et je m'en fous. Lâche jusqu'au bout. On n'avait rien à se dire. Ou plutôt, j'avais mille rancoeurs à lui jeter au visage, mais la situation ne s'y prêtait pas, et de toutes façons et pour toujours, c'était trop t
ard.
Je suis partie de chez lui confortée dans ma certitude de ne plus rien éprouver pour lui, presque même soulagée de ne pas avoir partagé trop longtemps son quotidien, mais malgré cette vérité que j'avais voulu chercher à la source, j'étais bien moins en paix qu'avant.
Parce que pendant un an, je lui ai foutu la paix pour qu'il puisse travailler sereinement le pauvre garçon, je ne lui ai pas imposé tout ce que je pensais de lui parce qu'il avait déjà assez à faire avec tout son travail, je ne l'ai pas insulté, je ne lui ai pas rappelé qu'il me manquait, je me suis résignée à son silence et au mien, je ne lui ai jamais confirmé que j'allais toujours mal, je n'ai pas bronché quand il a subitement rompu tout contact avec moi après avoir appris que j'avais des problèmes de santé ; je pleurais comme une merde, ça oui, mais je ne lui en faisais rien savoir. Alors maintenant, même si j'ai tourné la page et que j'en suis bien contente, maintenant qu'il n'est plus intouchable pour cause de travail intensif, maintenant qu'il a obtenu exactement ce qu'il voulait et qu'il se plaint d'avoir de trop longues vacances, je mourrais d'envie de lui faire savoir tout ce dont il a été responsable pendant cette année et de lui rappeler qu'il sera à jamais pour moi un lâche, un menteur et un gamin. Juste histoire de me débarrasser de cette haine qui m'a pourri une année de ma vie et de ne pas le laisser s'en tirer à si bon compte.
Ce connard.

Lundi 10 septembre 2012 à 16:28

Si je m'écoutais, j'écrirais de temps en temps des articles sur des sujets politiquement incorrects, je débattrai toute seule de la question par écrit histoire de fixer enfin mes grandes idées quelques part, de faire part au monde entier (ou plutôt aux 8 visiteurs par jour) de mes théories fumeuses. Mais j'ai toujours cette crainte d'avoir l'air de me prendre trop au sérieux, du genre j'ai tout vu, tout fait, et je détiens la vérité. Et puis développer un avis sans parler de sa propre expérience, c'est un peu compliqué, alors quand il s'agit de sujets délicats ou peu glamour, je m'imagine mal me la raconter publiquement. Voici les thèmes qui me viennent spontanément à l'esprit et sur lesquels j'aurais quelques trucs à dire :

- Les poils (plus généralement, la pilosité féminine, mais on peut faire un crochet par la masculine)
- Le rapport au corps et la confiance en soi
- Les différentes manières d'entrer dans la sexualité et les conséquences qui en découlent
- La perte de la virginité des femmes racontée par des hommes dans les bouquins ou les films (et alors celle-là, elle me tue, c'est peut-être le sujet qui m'énerve le plus)
- Cette crainte qu'ont les nanas d'aller aux toilettes en présence de leur mec (!)
- Le sexy comme argument marketing (des rayons de la Fnac aux titres de films, en passant bien sûr par la publicité)

Voilà, il s'agit de sujets qui soulèvent mille indignations en moi, mais comme vous l'avez remarqué, ils ont presque tous un rapport avec le sexe, ou du moins avec le corps, et on n'est pas là pour que mon blog devienne "un blog sexo". Maïa Mazaurette est là pour ça et elle le fait bien, voici d'ailleurs
un article que j'ai trouvé très juste et qui colle tout à fait avec ma liste, dans la catégorie "Le sexe vu par les réalisateurs, hors défloration". D'ailleurs je vais me permettre de le compléter avec une remarque, puisqu'elle a choisi une illustration tirée de Sexfriends (ce film qui en anglais s'appelle "no strings attached" mais qui en français porte un nom de porno alors que c'est une comédie romantique). Dans ce film, après le-dit rapport sexuel de 10 secondes, notre héros trouve le moyen de féliciter sa partenaire : "t'as assuré". Excuse-moi mon jeune ami, mais elle n'a strictement rien fait d'autre que de se laisser monter dessus pendant les 10 secondes qu'il t'a fallu pour te vider les couilles. Je crois qu'on n'a pas la même définition du verbe assurer. Il est beau le monde.

Samedi 8 septembre 2012 à 1:17

J'oubliais une information essentielle : j'ai découvert Izia, parce que j'ai décidé de me cultiver sur la famille Higelin ; quand y a du talent dans les gènes, pourquoi se contenter uniquement du père ? Et donc, j'aime bien. Et je peux vous dire que c'est un sacré événement, non seulement que je me penche sur de la musique actuelle, mais qu'en plus elle me plaise. C'est d'autant plus extraordinaire qu'il s'agit d'une femme, car j'ai réalisé par la même occasion que j'écoute très peu de voix féminines, mais pour une fois, j'ai accroché. Les paroles sont évidemment jouissives pour une nana, ça pourrait presque être niais si la musique et la voix étaient différentes, mais ça ne l'est pas. Et surtout, le rock'n'roll n'est pas mort, et ça, ça m'enchante carrément.



Samedi 8 septembre 2012 à 0:54

Je suis rentrée à la maison (familiale, s'entend), et je le vis plutôt bien ; j'ai pris l'air, il me manquait du matériel, on est tous plus sympas quand on ne s'est pas vus pendant deux semaines, mon petit frère a même eu le temps de grandir (il est entré au lycée), et j'ai retrouvé une chambre vaste et propre. C'était le camping total à l'appartement, le matelas de Nikita par terre, nos affaires dans tous les coins, un lapin gambadant (pour une fois !) dans la salle de bain. Cela dit, on peut noter que Nikita est une personne avec laquelle je peux tout à fait passer plusieurs journées d'affilée sans un instant de gêne, il n'y a que l'organisation spatiale (et olfactive en ce qui concerne le mammifère aux grandes oreilles) qui péchait.  Nous avons vécu comme un couple (à quelques détails près of course), surtout quand nous sommes allées acheter de la peinture et des lampes chez Leroy Merlin, que nous avons découvert ensemble son nouvel appartement et que nous l'avons repeint. Vanille et chocolat, j'en aurais presque léché les murs. C'était trois jours avec de la bonne bouffe et de la musique à fond à n'importe quelle heure, et du cinéma tard-dans-la-nuit-tôt-dans-le-matin. A part ça, après avoir nourris des gens un jour sur deux pendant deux semaines, je ne suis même pas fauchée et j'en suis ravie - attend un peu que l'ophtalmo encaisse ton chèque. Et maintenant, je ne sais plus trop que faire de ma fin de vacances. Ma carte 12-25 expire, je l'ai utilisée trois fois seulement cette année. Si j'étais une fille sérieuse, je devrais passer en mode pré-rentrée et traquer cette denrée rare qu'est le maître de stage. Y penser me fatigue déjà. Piouh. Je vous raconte de nouveau ma vie, enfin je veux dire, en faits concrets, cela me trouble presque. Il faut que je fasse des photos, des photos par milliers. Je n'ai pas photographié Strasbourg à cause de cette impression d'être en territoire connu, je ne photographie plus les soirées, je ne photographie plus les fleurs, je n'ai même pas fait d'autoportrait si ce n'est pour avoir une photo de profil cohérente en janvier. Je ne photographie plus que la nourriture. Vraiment. Mais il m'a suffi d'un coup d'oeil aux clichés de vacances de Luc pour comprendre qu'il faut rouvrir le tiroir de la créativité et faire l'effort de trimballer le gros reflex par météo clémente. Bon, voilà, cela fait des objectifs pour la fin de vacances, non ?

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