Vendredi 30 octobre 2009 à 20:53

Rien de meilleur pour le moral qu'une journée comme hier. Lucie est arrivée plus tôt que prévu, me permettant ainsi de l'avoir pour moi toute seule pendant quelques instants. Chaque fois, c'est comme si nous nous étions à peine quittées. Nous avons retrouvé les autres, il faisait chaud, puis froid, en tout cas il faisait beau, et elle était belle elle aussi. Je me sentais handicapée avec les piles vides de mon appareil photo (c'est décidé, pour mes dix-huit ans, je veux un reflex, mais là n'est pas la question), j'aurais voulu capturer l'or de ses cheveux en même temps que l'or des feuillages d'automne ensoleillés. (Si c'est pas honteux, je me retrouve sur Facebook via le compte de Niko pour mettre la main sur les photos faites par Lucie (et évidemment je me promène un peu ailleurs pour voir tout ce que je loupe en n'étant pas inscrite).) Je crois pouvoir dire que nous étions tous heureux d'être là. Puis Basile a appelé, projetant une bonne soirée en perspective. "Je viens vous chercher vers huit heures", autrement dit, à vingt-et-une heure trente, la soirée a pu commencer pour de bon dans la maison aux merveilles. Le canapé si attirant mais pas si confortable que ça nous a supportés pendant un bon moment. J'y serais bien restée toute la nuit, blottie avec les autres, avec des envies de répéter "Je t'aime" encore et encore comme à un amoureux. Je me suis réveillée tôt ce matin, j'ai pris conscience de mes membres, du froid, et j'ai senti disparaître doucement le corps qui m'accompagnait dans mes rêves. Dure dure la réalité, ce n'était que mon oreiller. Mais je suis pleine de bonne humeur depuis cette journée-sourire, car en plus, le gros bonus, c'est que j'ai pu faire mon DM de maths. La philo n'a pas avancé d'un pouce, mais au moins j'ai un pied dans les devoirs. Je n'ai pas continué aujourd'hui, le rendez-vous chez le dermato étant suivi par une once de shopping et un tea-time soigné, efficace contre la morosité quand la nuit tombe à dix-sept heures. Trois points de suture dans la tête, à force d'aller chez le dermato je vais bientôt pouvoir écrire un roman sur les prostituées de Mulhouse. Aujourd'hui j'en ai même vu une partir avec un client, et quand nous sommes revenues à la voiture, elle était déjà de retour à son poste. Et le pire, c'est que le client avait l'air plutôt mignon.

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Lucie la magnifique et autres andouilles.

Vendredi 16 octobre 2009 à 19:54

J'avais un brouillon d'article qui traînait là. Qui disait que j'oscille entre hyperactivité et amorphisme, hystérie et mutisme, et qu'amorphisme n'existe pas dans le petit Larousse illustré 1992. Que je n'avais pas de patience. Une fois de plus je me retrouve devant la page blanche, même pas trop blanche. J'ai envie de parler, j'ai envie de hurler, j'ai envie de tout et je ne dis rien. La phrase que je prononce le plus est "Je sais pas.", celle que je pense le plus est "Je te tuerai.". C'est d'une joyeuseté monstre. Oh et puis hein on va pas faire comme si je n'avais pas été joyeuse cette semaine. J'ai juste peu dormi. Il y avait les probabilités et l'instinct. Les deux s'opposaient, mais mon instinct ne m'a pas trahie. Il a pris le dessus sur l'analyse, et vlan. Dans ta gueule, jeune conne. Je suis glacée, de l'extérieur comme de l'intérieur. Et je viens de constater que je n'ai pas de photo violente sur cet ordinateur, c'est navrant.

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Vendredi 25 septembre 2009 à 18:21

Je me suis rappelée l'existence du CD de Tiersen. Il est en marche, ça a un parfum de février-mars. C'est étrange comme nos sens s'attachent si facilement à des périodes de nos vies. Et serrer fort, très fort, encore plus fort un garçon que je connais à peine, pour nous protéger, pour disparaître l'un dans l'autre, former un cocon. J'adore ce théâtre. J'aimerais naître en musique et trimballer des télés dans les ascenseurs tous les jours. Cette semaine a été bonne. La suivante sera chargée. Se dépêcher de terminer un contrôle, de grimper dans le bus, mettre la musique en route et réaliser "Eh, mais c'est le weekend !"

<< Vous êtes des dégoûtants. Vous êtes des petits sales.
- Il pleut dehors, observa Citroën qui venait d'en réussir un bien filant.
- Il pleut dehors, répéta Joël.
- Il pleut >>, dit Noël plus concis.
Il est vrai qu'il s'évertuait au même instant.
<< Et qui va nettoyer vos cochonneries ?
- C'est toi >>, dit Citroën.
Clémentine entra. Elle avait écouté la fin.
<< Naturellement, c'est vous, dit-elle. Vous êtes là pour ça. Ils ont bien le droit de s'amuser, ces pauvres chéris. Vous trouvez qu'il fait si beau ?
- Ca n'a pas le sens commun, dit Culblanc.
- Ca suffit, dit Clémentine. Vous pouvez retourner à votre repassage. Je m'occuperai d'eux.>>
La bonne sortit.
<< Bavez, mes minets, dit Clémentine. Si ça vous amuse, bavez.
- On n'a plus envie >>, dit Citroën.
Il se leva.
<< Venez, dit-il à ses frères. On va jouer au train.
- Venez me faire une bisette, dit Clémentine.
- Non, dit Citroën.
- Non, dit Joël.>>
Noël ne dit rien. C'était la seule possibilité résiduelle d'abréviation.
Boris Vian, L'arrache coeur

Vendredi 18 septembre 2009 à 17:21

Tous les jours j'aimerais écrire, et je n'ai jamais le temps. Je ne sais pas de quand date mon dernier article. Je n'ai pas encore parlé de l'anniversaire-surprise de Basile, pas encore posté de photo de Baldrik-Superman pour lui faire plaisir, je n'ai rien dit sur le discours de l'infirmière à propos de la grippe A, sur notre nouvelle manière de se laver les mains, d'utiliser du Ba*cide à tout bout de champ, je n'ai pas dit que j'avais disséqué une souris mâle et que j'ai dû lui couper les testicules, ni que je pense au théâtre quand mon prof de SVT parle des gamètes, je n'ai pas raconté nos derniers exercices au théâtre, la nouvelle troupe, mon air blasé alors que j'aime ce que je fais... La semaine passe à cent à l'heure. La prof de maths est bien rapide. Qu'est-ce que c'est bon d'être en terminale, d'avoir conscience d'être les plus grands et les plus beaux, alors qu'on se sent toujours plus petits et plus moches que ceux qui étaient grands et beaux avant nous. C'est comme si c'était hier, même si on a changé. Basile a souri longtemps sans bouger, puis il a dit : "Je m'y attendais pas du tout.". Je me serais arraché les cheveux pour avoir oublié mon appareil photo, l'Oeil de la sorcière est si beau à une heure du matin. La lune formait un croissant très fin, Thann brillait en contrebas, sa collégiale dressée illuminée d'orange, et dans l'oeil se découpaint les silhouettes de nos amis. De temps en temps un point de lumière orange s'allumait dans l'obscurité, minuscule boule de feu qui crépitait au rythme des bouffées de cigarette. Couchée à trois heures du matin, levée à neuf, marché toute la journée en pensant qu'un jour, je me ferai un album photo spécial Alsace. J'étais complètement cassée. Le pentabond du mardi m'a achevée, et j'ai traîné les pires courbatures de ma vie pendant deux jours, manquant de me casser la gueule à chaque fois que je me levais et que je commençais à marcher. Nous avons déjà bien ri au théâtre, le nouveau groupe est bien. C'est drôle cette aversion que j'avais pour les secondes l'année dernière, quand je n'avais qu'un an de plus qu'eux, alors que cette année ils sont encore plus jeunes mais ne me posent aucun problème. Ca devrait être bien, j'ai confiance, comme toujours. Il paraît que je ne vais pas très bien, peut être, je ne sais pas. Je suis pourtant toujours aussi optimiste. Soit disant, les aphtes seraient liées au stress. J'ai des trous plein la bouche, alors j'ai fait une liste de tout ce qui pourrait me stresser... et en fait oui, la liste est longue. Mais je vais bien. J'aime la terminale S. J'aime faire du théâtre. J'ai adoré regarder le DVD du spectacle de juillet avec Chloé. Nous en voulions encore, encore, et encore, le film était ponctué de "Géniaaaaaaal" et d' "Enooooorme" au pluriel. Mille merci Quentin. J'ai la tête pleine de musique et d'images. Je me suis habituée à ma vraie voix, et finalement, elle n'est pas si aiguë que ça. J'ai vu Volver l'autre soir, qu'est-ce que j'aimerais m'habiller comme dans les films d'Almodovar. La philo, c'est marrant pour l'instant. Luc est en Alabama pour quelques semaines. Un bon weekend se profile, il a déjà bien commencé. Tu l'auras voulu, Baldrik.

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Lundi 8 juin 2009 à 19:21

Là, par exemple, ce serait le moment de réviser un peu. Mais je n'ai pas la tête à ça, et pour une fois, j'ai une vague excuse : je sors de trois heures de conduites sous la pluie. Et ça donne mal au crâne, si si, surtout que j'ai roulé comme une merde. Mais alors vraiment mal. "M'oiselle Lise... y a du travail !" Au moins le monsieur était gentil, même s'il m'énervait au début parce qu'il parlait trop bas. En fin de compte, ils sont tous sympas pour l'instant. C'est moi qui suis tache. Hier au resto Luc sentait Terre d'Hermès. Il avait amené plein de photos, il en a eu pour son argent. Egal à lui-même. Il était fâché avec sa copine, il a dit qu'à côté de moi elle faisait gamine. Je n'ai pas pensé à lui dire que mon copain a le même âge que sa copine. Ce qui me fait bien rire car je rappelle que Luc est mon oncle. Il prendra congé spécialement pour venir au Relais le deux juillet. En plus du plaisir que je vais prendre sur scène, je me dis que tous ceux qui comptent pour moi, ou presque, seront réunis ce soir là, et j'ai encore plus hâte d'y être. Les répétitions sont plutôt drôles en ce moment, entre les remplacements à l'arrache ("écarte les jambes je me couche sur toi") et les adaptations en fonction des absents :

 << Nous sommes ici présents pour marier cette personne.
 - Au cours de ma vie, j'ai finalement trouvé une main qui manifestait du désir à mon égard... >>


Semaine de n'importe quoi. Nous rions, nous rions, nous rions.

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Et je rappelle également que Luc va avoir trente ans, et qu'il est génial.

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