Rien de meilleur pour le moral qu'une journée comme hier. Lucie est arrivée plus tôt que prévu, me permettant ainsi de l'avoir pour moi toute seule pendant quelques instants. Chaque fois, c'est comme si nous nous étions à peine quittées. Nous avons retrouvé les autres, il faisait chaud, puis froid, en tout cas il faisait beau, et elle était belle elle aussi. Je me sentais handicapée avec les piles vides de mon appareil photo (c'est décidé, pour mes dix-huit ans, je veux un reflex, mais là n'est pas la question), j'aurais voulu capturer l'or de ses cheveux en même temps que l'or des feuillages d'automne ensoleillés. (Si c'est pas honteux, je me retrouve sur Facebook via le compte de Niko pour mettre la main sur les photos faites par Lucie (et évidemment je me promène un peu ailleurs pour voir tout ce que je loupe en n'étant pas inscrite).) Je crois pouvoir dire que nous étions tous heureux d'être là. Puis Basile a appelé, projetant une bonne soirée en perspective. "Je viens vous chercher vers huit heures", autrement dit, à vingt-et-une heure trente, la soirée a pu commencer pour de bon dans la maison aux merveilles. Le canapé si attirant mais pas si confortable que ça nous a supportés pendant un bon moment. J'y serais bien restée toute la nuit, blottie avec les autres, avec des envies de répéter "Je t'aime" encore et encore comme à un amoureux. Je me suis réveillée tôt ce matin, j'ai pris conscience de mes membres, du froid, et j'ai senti disparaître doucement le corps qui m'accompagnait dans mes rêves. Dure dure la réalité, ce n'était que mon oreiller. Mais je suis pleine de bonne humeur depuis cette journée-sourire, car en plus, le gros bonus, c'est que j'ai pu faire mon DM de maths. La philo n'a pas avancé d'un pouce, mais au moins j'ai un pied dans les devoirs. Je n'ai pas continué aujourd'hui, le rendez-vous chez le dermato étant suivi par une once de shopping et un tea-time soigné, efficace contre la morosité quand la nuit tombe à dix-sept heures. Trois points de suture dans la tête, à force d'aller chez le dermato je vais bientôt pouvoir écrire un roman sur les prostituées de Mulhouse. Aujourd'hui j'en ai même vu une partir avec un client, et quand nous sommes revenues à la voiture, elle était déjà de retour à son poste. Et le pire, c'est que le client avait l'air plutôt mignon.
Lucie la magnifique et autres andouilles.