Jeudi 31 mars 2011 à 12:10

La semaine est passée très vite et nous voilà déjà jeudi, aux portes de ce weekend qui s'annonce mémorable : mon premier weekend bisontin, dédié à la fête, à la musique, à la ville et plus encore. Quand je suis entrée au Monop' pour acheter à manger tout à l'heure, je suis tombée sur le cul en entendant Champagne de Monsieur Higelin. Ce n'est pas la première fois que la musique diffusée dans le Monoprix n'est pas mal, mais alors là, j'avais du mal à y croire, je n'avais jamais entendu Champagne à la radio ! Toute contente, je choisissais mes tomates en chantant, puis j'ai entendu une autre voix : une dame de l'autre côté du rayon légumes était elle aussi en train de chanter le discours de Lucifer-en-personne. Vous n'imaginez pas ma double surprise-jubilation.

Vendredi 25 mars 2011 à 12:40

Il fait chaud, je suis en tunique et en slip dans l'appart', j'ai attaché mes cheveux façon Tom Cruise dans Magnolia, d'ailleurs il y a un magnolia magnifique de l'autre côté du pont de la République. Ca commence à fleurir de partout avec de telles conditions météorologiques. J'ai l'impression de n'avoir jamais ressenti aussi fort la joie du retour du printemps, chaque minute au soleil est pleinement savourée ; peut être est-ce parce que nos jours ici sont comptés. Alors au lieu de s'enfermer à l'ombre des amphis, nous partons dans les rues et nous traquons le soleil. Besançon, c'est encore bien plus que ce qu'on croyait. Sérieux et concentration sont plus difficiles à trouver que jamais.

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Dimanche 20 mars 2011 à 16:53

Les terminales du LSK sont fraîchement rentrés de Londres ou de Châtel. Je regarde leurs photos, je revois les couloirs tant aimés du Val Joli et j'aurais presque envie de pleurer. Je dit que je vais mettre le paquet pour les concours à venir mais je n'arrive pas à me mettre au boulot. I've become comfortably numb. Luc est venu hier avec sa nouvelle copine. Plus que jamais, j'espère que c'est la bonne. A chaque fois je l'espère, mais il y avait toujours quelque chose que je n'aimais pas chez les précédentes. Cette fois, je pense que c'est vraiment celle qu'il lui faut. A l'improviste, je me suis retrouvée embarquée avec eux pour un bal costumé au fin fond de la région, et me voilà à passer la soirée avec cinq Télétubies. Normal. J'avais dit que la vie serait rock'n'roll ou ne serait pas, hein. Alors je me lève à midi et demi, je me couche à cinq heures du matin et mon dimanche est empli de léthargie. Moi qui pensait que j'aurais trois jours clean et studieux, c'est raté, j'ai semé des confettis en rentrant et j'ai balancé au linge sale mes fringues éclaboussées de vin blanc.

Mercredi 16 mars 2011 à 20:26

Dorénavant j'éviterai d'écouter White Rabbit toute seule. A la place, j'écoute la musique d'Alice au Pays des Merveilles - celui de Burton. Ca parle de la même chose, mais vu sous un angle différent. Putain, il faut des éléments de culture très précis pour comprendre ce que je raconte véritablement. J'ai noté une phrase sur un bout de papier ce matin, pendant l'heure où les corbeaux n'arrêtaient pas de brailler et que leur discours était presque plus intéressant que celui de la prof. Comme si ma vie ne tenait plus qu'à ce que je fais ici ; c'est à se demander qui je suis encore. Voilà ce que j'ai pensé ce matin, et qui m'a titillée toute la journée jusqu'à ce que je m'écroule sur mon lit en riant toute seule. Ma vie est rythmée par les crises et les joies bisontines, les drames et les extases, les folies positives et négatives de tout ce qui se trame ici, comme si le reste du monde n'existait plus. Le reste du monde, à la limite, est au bout du téléphone ou de la connexion internet. Et pourtant, si j'y réfléchis, je me rends bien compte que mes meilleures amies me manquent, que Quentin me manque, ça vient d'un coup sans raison, au bout d'un certain temps, "ah ben tiens, il/elle me manque". Quand je réalise qu'ils ne sont pas au courant de ce que je vis parce qu'ils n'y sont pas mêlés, et quand je regarde les fluctuations de mes relations à Besançon, je me demande ce que je suis devenue sans eux, ce que je suis devenue avec les autres, et surtout ce que je vais devenir dans un mois. I don't know where we are going now.

Mercredi 2 mars 2011 à 12:27

Lundi 28 février, trois heures de sommeil agité derrière les paupières, le vide au corps, je suis arrivée à la fac avec la bouche ouverte. Chaque fois que je voyais la bande de garçons encore moins nombreux qu'avant, j'avais les sourcils à l'envers. J'évitais de regarder les gens, et s'il le fallait j'arrivais à me composer un sourire momentané. Puis Ségo est arrivée, elle m'a offert un beau cadeau d'anniversaire et voulait que je sois heureuse pour MA journée. Elle voulait savoir quand est-ce qu'on ferait la fête : "J'ai ramené cent ballons...". Elle m'a fait rire, et je n'aime pas utiliser cet adjectif mais elle était vraiment adorable. Je parlais et me tenais comme si j'étais bourrée, et d'ailleurs je songeais fortement à acheter une bouteille de rhum. J'avais peur que l'alcool n'exacerbe ma mauvaise humeur et ne me fasse chialer devant mes copines, mais je redoutais encore plus de passer la soirée seule chez moi avec mes idées noires, j'avais envie de les voir et de les laisser arranger mon anniversaire. "Alors, on vient tonight ?" "Because the night..." "Belongs to the baloons !". Après la grammaire - soupir - je suis donc allée acheter de quoi faire des fajitas et du rhum-orange.
Quand j'ai ouvert la porte à Ségolène et Soledad dans un concert de truc-qui-fait-tuuut, elles portaient des chapeaux pointus en carton. Elles sont entrées et ont commencé à gonfler les ballons, et je riais. Leur bonne humeur m'a contaminée, et le rhum aidant, nous avons agrandi notre collection de photos magnifiques/débauchées. Donc là j'ai envie de vous dire, je les aime vraiment, ces filles.

Hier encore j'étais dans un état incertain, et quand les mecs m'ont interpellée par un "Il est pas là." en parlant du prof, j'ai eu un instant d'hésitation sur la personne en question. Finalement le prof était là, et le plus cool des mecs restant s'est assis à côté de moi. Quand j'ai donné la traduction de corpse en anglais, il m'a demandé avec un air amusé : "Comment tu sais ça ? C'est un peu glauque !", j'ai répondu : "On dirait pas comme ça, hein ?". C'est reparti, j'ai de nouveau l'air de ce que je ne suis pas. Mais sinon, ça va mieux. Monsieur le déserteur a des plans de vie qui m'auraient déçue de toutes façons s'il était resté. C'est en regardant Les amours imaginaires hier soir que j'ai compris ; il y avait cette phrase : "On tombe amoureux du concept, pas de l'autre.". Pour moi, ça ne s'applique pas au pied de la lettre ; les deux-trois fois où j'ai été amoureuse, c'était d'une personne, pas d'un concept. Mais quand il ne s'agit que d'attirance, en fait, je suis certaine qu'en vérité c'est le concept qui attire. J'avais déjà compris ça lors d'événements moins récents, mais là par exemple, mon dernier article le prouve complètement. J'avais fantasmé une vie à Besançon, alors si ce n'est plus possible à Besançon, le fantasme perd une grande partie de son attrait. Finalement, ce n'est encore qu'un Signifié qui ne peut pas avoir de Signifiant.

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