J'y croyais, quand même. J'y croyais complètement. J'étais tellement contente d'être sortie du cercle vicieux. Pour une fois que quelqu'un que je connaissais à peine m'attirait, c'était si bon de se laisser aller au plaisir de la découverte. Pour une fois que j'étais obsédée par un mec bien, un mec bien et masculin à la fois. Et avec quand même un côté ténébreux, sans être tordu. Pour une fois que tout restait à faire et qu'il n'y avait pas déjà des antécédents encombrants. Pour une fois que c'était quelqu'un de disponible. Je me suis fait des films. Il n'y a aucun moyen de lutter contre la plus grande industrie cinématographique au monde : notre cerveau. Et cette fois-là, justement, mes films ressemblaient à la vie.
Avant, je me fichais bien d'avoir une relation amoureuse, les couples ne me faisaient absolument pas envie et j'étais très contente de ma vie de célibataire. Je n'éprouvais plus le moindre désir. Et puis il m'a adressé la parole et m'a collé un sourire béat sur la gueule, qui étrangement ne partait pas. Il s'est infiltré dans mon subconscient puis m'a éclaté à la conscience, et la pellicule s'est mise à tourner. Pour une fois, enfin, ça aurait été simple et sain. On aurait pu se voir quand bon nous aurait semblé puisque nous habitions la même ville, chacun dans un appartement pas très loin de l'autre. On aurait passé nos soirées ensemble tout en profitant de nos amis en journée. On aurait pu dormir ensemble les nuits de semaine, et loupé parfois la première heure de cours parce qu'on aurait fait l'amour au réveil. L'amour étudiant, voilà qui me faisait soudain rêver. Avec lui. Le chemin était très long avant d'y parvenir, mais j'avais tout mon temps, et je progressais pas à pas vers une bonne entente. Rien ne pouvait arriver. J'avais tort. Il s'en va aujourd'hui dans la plus grande discrétion, et quand je l'ai regardé de dos s'éloigner avec son frère, quand j'ai grimacé parce que c'était la dernière fois que je le voyais avant dix jours à cause des vacances, je n'aurais jamais imaginé que c'était la dernière fois que je le voyais de ma vie.
Avant, je me fichais bien d'avoir une relation amoureuse, les couples ne me faisaient absolument pas envie et j'étais très contente de ma vie de célibataire. Je n'éprouvais plus le moindre désir. Et puis il m'a adressé la parole et m'a collé un sourire béat sur la gueule, qui étrangement ne partait pas. Il s'est infiltré dans mon subconscient puis m'a éclaté à la conscience, et la pellicule s'est mise à tourner. Pour une fois, enfin, ça aurait été simple et sain. On aurait pu se voir quand bon nous aurait semblé puisque nous habitions la même ville, chacun dans un appartement pas très loin de l'autre. On aurait passé nos soirées ensemble tout en profitant de nos amis en journée. On aurait pu dormir ensemble les nuits de semaine, et loupé parfois la première heure de cours parce qu'on aurait fait l'amour au réveil. L'amour étudiant, voilà qui me faisait soudain rêver. Avec lui. Le chemin était très long avant d'y parvenir, mais j'avais tout mon temps, et je progressais pas à pas vers une bonne entente. Rien ne pouvait arriver. J'avais tort. Il s'en va aujourd'hui dans la plus grande discrétion, et quand je l'ai regardé de dos s'éloigner avec son frère, quand j'ai grimacé parce que c'était la dernière fois que je le voyais avant dix jours à cause des vacances, je n'aurais jamais imaginé que c'était la dernière fois que je le voyais de ma vie.
Pourquoi je vous livre ces mots, je ne sais pas.