Dimanche 19 octobre 2008 à 18:39

J'ai la tête explosée d'avoir trop lu, écri, réfléchi, courbée sur mon bureau. Et se planter devant l'ordi ça n'arrange que la position de la tête. Et j'ai un doute sur l'orthographe de "écri" et "réfléchi". Lise découvre le travail ! Ha ha, c'est la révolution industrielle les amis. Il s'agit de ne pas se planter et de remonter un peu. Je fantasme de rattrapper Mathieu avec sa gueule de faux modeste et de lui dire "T'as vu, je commence à me réveiller." parce que les "Je croyais que t'étais forte", merci bien. Enfin bon. On pourrait appeler ça un retour à l'étiquette. C'est mal et ça n'a rien à foutre là. Je dois quitter le PC pour continuer la course de la journée sous la douche. Je ne suis même pas sortie ce weekend et je me sens comme un vieux tas. Ca gueule à côté et j'ai la tête à l'envers. A bientôt les petits.

Vendredi 10 octobre 2008 à 19:12

Là c'est le moment où je pourrais entamer un discours sur la condition d'abruti, mais râlons d'abord un peu. En fait non parce que si je commence à râler je sais que je vais m'énerver, et pour l'instant je suis zen. Un peu trop, d'ailleurs. C'est le weekend, je sais que je vais pouvoir dormir deux jours de suite, que je vais regarder Desperate Housewives ce soir (aaah la bonne détente du cerveau !) mais il y a un stress permanent : caser les devoirs, et caser des loisirs. De toutes façons même si un métier me plaît, je veux pas faire les études qui vont avec, parce que la perspective de me gaver d'un tas de trucs inutiles me répugne. Est-ce que c'est comme ça pour tout le monde ? Parce qu'en ce moment quand je râle on me dit que c'est comme ça pour les autres, et qu'en plus c'est comme ça depuis toujours pour eux, c'est la vie, maintenant tu vois ce que c'est, c'estcoolt'esnormale. Oui, bon. Prenons l'exemple de la journée méga-stressante ; hier. J'apprécie mon prof de SVT mais je le hait à partir du moment où la récré a commencé et qu'on peut toujours pas sortir de la salle, parce qu'on doit rincer nos pipettes, balancer les tubes à essais dans un bac, nettoyer les paillasses, ranger nos affaires et ressortir ce qu'on doit lui rendre, et je veux que toutes les feuilles soient colléés alors on lui colle ses putains d'énoncés (déjà que j'ai une aversion pour le collage, tout prof qui me fait coller des trucs descend dans mon estime) et bla bla les notes du TP précédent sont catastrophiques, ta gueule y a déjà la moitié de la récréation qui a sauté. Ensuite il faut entreprendre de descendre les deux étages, de passer aux toilettes (c'est le genre de détail que vous préférerez ne pas connaître mais il doit être mentionné pour démontrer à quel point la récréation est courte), de faire trois bisous à mon chéri, dire que mes mains sentent la patate parce que j'ai du en éplucher une avec un vieux couteau, que j'ai perdu la moitié de ma récré, et hop, sonnerie, fin de la pause. Retour en cours. J'arrive en retard et il y a un monsieur au fond de la salle. Je pense d'abord que c'est un inspecteur mais en fait c'est un jeune prof de physique qui est là pour nous raconter sa vie, son parcours. "J'ai toujours aimé expliquer les choses à mes amis mais je ne savais pas si j'étais prêt à gérer trente élèves entre douze et dix-huit ans." La tension retombe, le monsieur a formulé mes pensées mot pour mot alors je discute un peu avec lui. Il s'en va et notre professeur attitré nous rend nos contrôles de la veille "14, c'est très bien, mais je pense que tu peux faire mieux. Mais honnêtement, pour moi entre un 14 et un 18 y a pas de différence." "Si vous avez seize et que vous êtes pas contents, c'est très bien !" De tels discours me mettent en joie même si, quand on relit un contrôle de physique-chimie, on ne trouve évidemment que des fautes connes et évidentes qu'on aurait pu éviter. Enfin. Les deux heures s'écoulent rapidement, c'est l'heure de manger et d'aller au théâtre. Cette fois-ci je ne sert à rien à part récolter des répliques plus ou moins sympathiques pour Diane, pas d'effervescence donc cette fois. Il faut ensuite aller en allemand pour piquer des fous rires nerveux, et constater qu'un texte recopié tôt le matin vaut plus qu'un texte préparé à la maison. D'autant plus que par l'intermédiaire d'une faute d'orthographe malencontreuse, à la place d'écrire que la musique me servait à me calmer, j'ai écrit que la musique me servait à me prostituer. Oui oui. Et puis il y a eu les maths. Comme beaucoup de prof de maths, le mien commence par râler, avant de rendre les copies... classées. "Lise". Déjà ? J'ai envie de rire, c'est stupide. Ma première journée complète de cours comprenait ma première gamelle. Facilement rattrappable certes, mais dix points qui sautent d'une année à l'autre, ça coince forcément quelque part. L'ambiance de l'heure qui a suivi était à creuver. Chacun à tirer la gueule dans son coin à cause de surprises désagréables. Et puis ensuite ! Pour la première fois depuis le début de l'année, j'ai eu COURS après la récré de l'après-midi ! Enfin, cours. Le terme exact est TPE. Autant dire qu'on a pas foutu grand chose mais que ça me rajoute déjà un stress de plus. Et comment on va trouver des infos ? Et comment on va présenter ça ? Et où on va aller pour se renseigner ? Greuh. Et pour finir bien sûr il y a les devoirs en rentrant à la maison, et les parents qui se mettent à gueuler à propos du temps que je passe sous la douche. Le seul véritable moment de détente de la journée ! Eh ben merci. J'avais encore l'impression d'y être quand je me suis réveillée ce matin. Comme si je venais à peine de m'endormir. Je suis sûre que vous connaissez tous ça. Et pourtant ça ne m'arrive jamais de me réveiller de mauvaise humeur. Voilà, maintenant que j'ai vidé mes valoches... et bien euh... en fait il ne se passe rien du tout. Et en plus de ça vous avez peut être lu quelque chose de pénible (le peut être ne s'applique pas à pénible mais à lu). Des fois je vous plains.  

Il y a des bagnoles partout, c'est moche.

Lundi 6 octobre 2008 à 19:35

Il paraît que je dois écrire, pour distraire une madame, non pas une madame, mais la madame. La plus. Non je n'ai pas oublié de mot c'est juste que je n'ai envie de choisir la plus quoi. Des vrais articles, avec plein de lignes, "et tu vas y parler de ton tapis". C'est bien gentil de me donner de la matière. On va sûrement manger dans pas longtemps (avec une tomate en forme de piment dans la salade) alors l'article "couleur des yeux des gens", l'article "Comment supporter sa condition d'imbécile heureux ?" (putain comme ça me donne envie d'écrire - et je déconne pas), l'article "j'idolâtre Diane" (tiens j'ai déjà un peu commencé), et enfin l'article "En quoi avoir deux chaussettes différentes peut améliorer vos capacités intellectuelles ?" attendront un autre jour. Dommage car je suis déjà tout émoustillée ! L'article "je suis heureuse parce que j'ai pas de devoirs" devra être intégré à celui-ci parce que c'est pas dit que dans deux jours je puisse encore y prétendre. Donc. Parlons de mon tapis. Au départ je cherchais un tapis vert, avec beaucoup de vert, dans les dominantes vert. Mon tapis est organisé en rectangles de couleurs qui encadrent le rectangle du milieu avec quelques fleurs de tailles et de formes différentes dispersées. Et en fait le vert n'est présent que dans deux rectangles sur cinq et dans la moitié des fleurs. Le rectangle du milieu a une couleur indéfinissable, disons beigeâtre, plutôt assortie à ma tapisserie qui était jaune à l'origine et l'est encore les jours de beau temps. Les deux derniers rectangles sont oranges et c'est très bien comme ça. Il y a juste le beigeâtre du milieu qui donne vite l'impression d'être sale. Mon tapis, c'est comme les animaux, il faut le caresser dans le sens du poil. Autrement dit, lissé (ou aspiré) dans un certain sens, les couleurs sont plus vives. Du coup je n'ose pas marcher dessus, et c'est quand même pas très pratique parce que voyez-vous, le tapis est situé au milieu de ma chambre, entre le bureau, l'armoire, et la porte-fenêtre (oui j'ai une porte-fenêtre qui mène sur un petit balcon, la chance). Mon tapis est plutôt épais, c'est agréable de s'y vautrer ou tout autre suggestion, mais en général j'évite quand même de me rouler par terre et de faire le ramasse-poussière. Voilà je crois que tout ce qu'il y avait d'exploitable sur mon tapis a été exploité. Voyez comme Diane est merveilleuse (l'idolâtrie commence), elle me dit de parler de mon tapis et voilà que je vous ponds un truc plein de lignes et de mots. Comme quoi il n'y a pas de sot sujet. Il suffit d'en trouver un, bon ou mauvais. Et c'est pour ça que ma Diane est là (bon il faut aussi dire que sans ma sublime plume...). Diane, c'est les détails qui prennent de l'importance, les trucs débiles qu'on pense et qu'on ne dit pas parce qu'il n'y aurait que Diane qui y verrait de l'intérêt, Diane, c'est l'amour du détestable, parce qu'on a des fous rires en partageant de la frustration, parce qu'avoir l'air méprisant c'est marrant, parce qu'elle n'est pas du tout comme on pensait au collège, parce que j'adore sa nonchalance, parce que même si je n'ai jamais fait son éloge ici (parce que j'aime pas trop l'éloge des amis "ma best, mon étincelle, la lumière de ma vie" etc) je n'en pense pas moins, et justement, parce qu'avec Diane on pense en simultanné. C'est mignon tout plein et j'espère que c'est suffisant parce que dans la vie courante, le feeling ne se traduit pas. Et puis faudrait pas que vous ayez l'impression que c'est banal. C'est lumineux.

Et puis sinon, c'est vite dit, ce soir je suis heureuse parce que pour l'instant, cette semaine, je n'ai quasiment pas de devoirs. Des contrôles, quoi. Je me réjouis et en profite pour squatter l'ordi et raconter des conneries.

Mercredi 24 septembre 2008 à 18:32

I'm taking a ride with my best friend, I know she'll never let me down again. Et "again" n'est là que pour la rime. Et il y a les neurones qui fondent et il y a ce putain de ciel bleu au-dessus de nos têtes, et les lampadaires encore allumés qui ramènent loin, loin, et je cours en chantant dans le froid du matin, en retard. Du bien et du mal en même temps, rappelez-vous le péché originel. Et quand tout est mêlé, je ne retiens que la fin, et c'est exténuée que je vais me coucher, maussade. Il y a les enchaînements Raphaël-Niko-Valériane-Fanny-Maxime, et les Niko-Diane-Quentin-Léa-Carolyne. Forcément il manque un bout dans l'une ou l'autre. Deux heures pour s'échaper, ce n'est pas suffisant. Entfliehen. La langue allemande me hante, pourtant je la déteste, des idées funestes me hantent, à la maison on n'entend parler que de crise, au bahut la conversation va du racisme à l'arme atomique en passant par l'apocalypse de 2012, et je me glisse sous les draps avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, comme si la ménace était réelle, et que plus rien, une fois seule dans mon lit avec mes pensées, ne pouvait me rassurer. Mes amis, il paraît que nous sommes en plein déclin. Cela me coûte de la patience, et je deviens irritable et irritante, sarcastique, et quand chacun fait la gueule dans son coin, c'est la lutte entre le repenti et la rage dans mon esprit. Un coup gamine un coup dominatrice. Ce n'est pas MOI. La tension est palpable, partout. Tout le monde est sur les nerfs, ah là là la première qu'est-ce que c'est chiant, OUI vous devez vous dire que si j'en parle tant que ça c'est que ça ne va vraiment plus et OUI je vous emmerde. Enfin non. Mais j'emmerderais bien quelques volontaires histoire de faire passer le stress passager. J'ai encore une question. Pourquoi a-t-on toujours tellement peur de perdre l'amour, à tout instant, alors que nous ne doutons jamais de l'amitié ? Allez savoir. J'offre mon chewing-gum au cassis prémâché à celui qui me donnera une bonne réponse. Bon d'accord ça va plutôt vous décourager, alors je vous le dis tout de suite, je ne vous donnerai rien du tout. Oui, ce soir encore, c'est du lourd. Je vous quitte avant de transformer l'article en charnier alphabétique. 

Mardi 23 septembre 2008 à 19:18

J'ai écrit "une fourmi" avec la touche alphabet de ma calculatrice, histoire de me surprendre moi-même au moment de l'allumer pour taper je-ne-sais quelle fonction et de me faire sourire. Oh mais ça n'a pas surpris que moi ! Mon prof de maths m'a emprunté ma calculette, "Tu permets ?", a appuyé sur ON et a lu "Une fourmi ?". Il a souri, j'ai éclaté de rire, et j'ai senti le ridicule fondre sur moi. En plus personne autour de moi ne pouvait comprendre le délire de la fourmi, bien entendu.

Le service après-vente des pièces rapportées a constaté un élan poétique d'un inconnu dans la boîte à commentaires de l'article précédent, entraînant un élan de colère de la part du monsieur qui ne laissera personne réciter des poèmes érotiques à sa chérie (encore heureux, en fait). Le genre de commentaire qui, par ce qu'il implique, ne gâche pas du tout une journée. Merci monsieur le poète inconnu, vos intentions étaient louables, mais la prochaine fois que l'autopublicité vous tentera, vous saurez qu'il ne faut pas écrire à un "tu" si l'on peut croire que ce "tu" c'est moi. Il va donc de soit, afin de satisfaire le plus de partis possible, que je supprime le-dit poème qui, c'est ma conclusion, ne peut être mal pris que par celui qui m'aime, et très mal pris, justement parce qu'il m'aime et que c'est lui que j'aime. Bon. Si vous n'avez rien compris, ce n'est pas grave. Si quelqu'un a une objection, je baisse les bras. Enflammez-vous si ça vous tente, je promets que je n'y suis pour rien. Moi, je sais ce que je pense, et ce que je pense c'est que j'aimerais que toutes les fins de journées au lycée se terminent comme celle d'aujourd'hui, loin de tout, probablement près des fourmis.

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