Mardi 25 novembre 2014 à 11:55

Petite leçon de neuropsychologie de comptoir : le stress a trois effets psychologiques :
1) La focalisation de l'attention sur la situation menaçante, chassant provisoirement de la conscience toutes les autres préoccupations ; ce qui résulte en un blocage.
2) La mobilisation des capacités cognitives. C'est ce qui vous incite, par exemple, à travailler dans l'urgence : il vous faut une menace pour être efficace.
3) L'incitation à la prise de décision et à l'action. On connaît tous quelqu'un qui s'active dans tous les sens quand on l'imaginerait au fond du trou.

Je passe ma vie à illustrer ces trois situations. Elles se succèdent généralement en ordre chronologique : d'abord le blocage, le cerveau pétrifié par l'idée stressante et le corps qui ne peut rien faire d'autre que tourner en rond. Des activités manuelles, à la rigueur, mais l'intellect est complètement inutilisable dans ces moments-là, qui peuvent durer plus ou moins longtemps. Ensuite vient la recherche de solution, et s'il en existe une, je passe à l'action. Tant qu'une action est possible, tout va bien. C'est quand il n'y a pas de solution, ou qu'elle ne vient pas de soi, qu'un véritable problème se pose parce qu'on ne peut pas sortir de l'immobilité. Par exemple, quand le stress se manifeste sous forme de question et que la réponse dépend d'une personne extérieure, c'est la catastrophe. Et je subis cette situation à peu près tous les jours depuis... depuis quand, déjà ? Je me retrouve dépossédée de mes moyens au moins trois fois par jour pour la grande cause de cette putain de saloperie de mémoire. A chaque fois que je bute dans ma réflexion, que de nouvelles données apportent un nouveau questionnement, je perds toute capacité d'agir. Je sais qu'il me faudra du temps pour que les idées se décantent et qu'une ombre de solution apparaisse, alors j'arrête, je fais une pause pour laisser refroidir le moteur. Et je fucking perds mon temps. Décembre approche, décembre que je conçois comme un mois qui ne dure que deux semaines, et derrière ces deux dernières semaines de possibilité de recherches, janvier et la ligne de départ. Tout doit être clair dans ma tête pour le 7 janvier, et pour l'instant, je me noie dans le champs des possibles et des invérifiables. Impuissante mais obligée de trouver MAINTENANT. Ce travail me mobilise tant que je ne réagis même plus à la solitude, qui m'effrayait pourtant entre toutes choses.

J'ai TELLEMENT hâte que tout s'arrête.

Mardi 4 novembre 2014 à 12:15

Nous sommes tous là, amassés devant les bus en un tas de personnes et de valises, à attendre le départ. Puis vient enfin le signal, tout le monde en place, embarquez tout ! Chacun se précipite et débarrasse le trottoir, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que cette énorme valise en tissu orange délavé. Ca ne devrait pas être mon problème, mes propres affaires sont à leur place, mais quand même il va falloir... Eh ! Les bus démarrent sans moi, et la valise aussi ! Elle commence à dévaler la pente et je suis la seule conne à courir devant les véhicules pour essayer de la rattraper. On me laisse faire ainsi, juste le temps de bien me mettre en danger. Quand enfin je rattrape le bagage, les bus s'immobilisent et de l'un d'eux descend Mathilde, propriétaire de la valise, confuse de l'avoir laissée dehors et reconnaissante du sauvetage que je viens d'effectuer.
Nous entrons dans le ferry, à la recherche des dortoirs. Dans un escaliers, nous croisons Alan. Depuis le temps, il a beaucoup changé : il est devenu immense et s'est rasé le crâne, laissant juste de quoi faire une longue queue de cheval de cheveux roux et bouclés. Chloé fait mine de l'ignorer, mais moi je suis contente de le revoir, alors je m'arrête pour le saluer, tout sourire. Il me fait la bise et me presse subitement un sein avant de partir. J'en reste abasourdie.
"Voilà pourquoi je ne veux même plus lui parler...", m'explique Chloé. Je comprends maintenant ! Après avoir déposé nos effets personnels dans les chambres, nous rejoignons l'un des salons, déjà blindé de monde. Je m'installe à une petite table carré, Chloé à ma droite, Pauline à ma gauche, Mallory en face de moi. Pauline vient de recevoir un message de sa mère qui est venue la chercher, mais elle n'ose pas partir.
"On y va ?, lui propose Chloé.
- Tu rentres aussi ?
- Oui, ma mère est là."

Sans nous dire au revoir, les deux se lèvent et s'en vont. Pas foutues de passer une nuit en collectivité, et Pauline a toujours besoin de faire comme sa cousine... Un peu dégoûtée, je regarde Mallory se lever sans un mot.
"Tu t'en vas aussi, Mallo ?
- Oui."

Et voilà. Je me retrouve seule et personne ne s'est seulement soucié de me prévenir. J'adore mes amis. Heureusement, une meuf sympa vient s'asseoir à ma table et engage la conversation. Elle est monitrice dans une colo qui prend le ferry avec nous. Quelques unes de ses collègues nous rejoignent et la discussion m'intéresse un moment jusqu'à ce que nous arrivions au bout du sujet. Un ange passe, m'apportant l'écho de la conversation qui bat son plein à la table derrière moi. Des voix masculines en train de déprécier le sexe féminin. Les organes génitaux féminins, hein, pas la population des femmes. Dans des mots grossiers que je ne prendrais pas la peine de retranscrire. En tout cas ils trouvent ça esthétiquement horrible, et moi, je ne supporte pas d'entendre des conneries pareilles.
Je me retourne soudain, me lève et fais irruption dans leur cercle de petits cons à casquettes.
"Parce qu'un putain de pénis c'est plus beau peut-être ?!" Mon argumentaire est un peu plus étayé que ça, et je hurle, et je mets des putains dans toutes les phrases, et je les insulte. Le débat s'envenime, on dirait qu'ils aimeraient en venir aux mains mais qu'ils n'osent pas frapper une fille. Finalement, le plus en colère se lève pour se mettre à ma hauteur. Ni une ni deux, je grimpe sur la table derrière moi et lui balance mon pied dans la gueule. Oui oui le pied, en pleine tronche, oui. Et je me tire bien contente de leur avoir mis une raclée.


*

Au réveil, la première question est : "POURQUOI ?!". J'ai trouvé ce rêve tellement dingue et élaboré à la fois que dans mon sommeil, j'ai rêvé que je me réveillais et le retranscrivais pour ne pas l'oublier ! Finalement je me suis réellement éveillée bien plus tard mais je me souvenais de tout, à part des détails des dialogues. Parce qu'il y avait de vrais dialogues, dans ce foutu délirium !
A la question "Pourquoi ?!", j'ai bien entendu pas mal de réponses. C'est ce qui est bien avec mes rêves ; autant les éléments n'ont aucun rapport entre eux, autant je peux généralement justifier de leur présence.

Le thème général, pour commencer : un voyage scolaire incluant des amis du collège. C'est pas compliqué, l'autre jour quand j'ai constaté que toutes les anciennes photos du blog avaient disparu, j'ai fouillé mes disques de sauvegardes et je suis retombée sur quelques perles, notamment des photos du voyage en Ecosse en 3ème, dans le ferry ou sur une aire d'autoroute. Jusque là ça se tient, même si les personnages ne sont pas cohérents : Chloé n'a pas été en Ecosse avec nous, Alan faisait encore partie de la bande et Mallory, ce n'était que ma voisine d'anglais en 4ème, nous n'avons jamais été proches. Elle était là juste à cause de Mallory Archer, dans la série que j'ai regardée hier soir.

Ensuite, certes, le comportement de ces protagonistes n'a pas grand-chose à voir avec la réalité (encore que...). Je tiens à préciser que ces personnes n'ont pas réellement commis ces actes et que je ne suis pas en train de leur passer un message caché. C'est juste mon cerveau qui a pondu ça, moi j'y peux rien. Par contre, c'est vrai que la solitude pendant mes voyages scolaires est un sujet bien réel. Et on peut aisément rapprocher le départ de la compagnie sans moi de la fois où, à Châtel, mes voisines de chambre sont parties à la réunion en oubliant que j'étais sous la douche, m'enfermant dans la piaule et ne réalisant même pas qu'elles m'avaient oublié avant qu'un prof ne fasse le tour des chambres pour vérifier que tout le monde était sorti... Précisons que parmi les neuf coupables, il y avait deux de mes meilleures amies... Je crois que ne me remettrai jamais de cet acte manqué.

Le coup des bus, aussi. Hier soir je regardais aussi Californication (et la liste va s'arrêter là, je n'ai pas visionné toutes les séries du monde hier soir), et dans un plan qui se situe en plein coeur de Hollywood, j'ai été frappée par l'alignement des bus. Pensée fugace, détail visuel et paf, grosse incruste dans mon rêve. Sauf que dans mon rêve ils roulaient et moi je courais devant en essayant de les éviter. Et ça, ça vient de l'accident tram-cycliste auquel j'ai assisté hier (je le glisse comme ça, mais c'était un sacré mauvais moment).

Venons-en à la deuxième partie, celle avec des personnages inconnus. Je décline toute responsabilité pour les monitrices de colo. Bon, j'ai peut-être eu une petite réflexion sur les colonies de vacances avant-hier en faisant la vaisselle. Et enfin, la bande de cons. J'ai dû tirer leur look tout droit de cette nouvelle vidéo sur le harcèlement de rue, et le reste va avec. Mon échange avec ces mecs est un gros mélange des trucs sexo et/ou féministes que je passe mon temps à lire sur le net
, du penis-shaming aux femmes qui envoient leur vulve chez le chirurgien esthétique, en passant par les techniques de défense face au harcèlement de rue, conseillées par les acteurs de la lutte ou vécues.

L'analyse onirique est terminée, et wow, je m'impressionne moi-même, je ne vous ai jamais fait un article aussi documenté, habituellement ce n'est pas mon truc de relayer les infos, mais j'en profite parce que ces sources d'inspirations de mon inconscient ont toute leur place ici. C'est d'ailleurs plus que disséquer mon inconscient que je fais là, puisque je vous renvoie tout droit aux genres de lectures auxquelles j'occupe mes journées mon temps libre
, sans oublier les souvenirs cuisants, et là je me livre bien plus que d'ordinaire...

Mardi 21 octobre 2014 à 17:05

En ce moment je joue à un jeu rigolo, ça s'appelle "Revenez demain". On peut y jouer avec un tas de gens, par exemple avec des secrétaires médicales :
Secrétaire n° 1 :
- Il faudra que fassiez une prise de sang lundi pour le rendez-vous de mardi.
- Un jour de délai pour les résultats, ça suffira ?
- Oui oui, y aura pas de soucis si vous cherchez l'ordonnance lundi matin.
- Il faut être à jeûn ?
- Non non, pas la peine.


Secrétaire n°2 :
- Bonjour, il me faudrait les résultats pour demain.
- Vous êtes bien à jeûn ?
- Euh, non, on m'a dit que ce n'était pas la peine.
- Ah non, il faut impérativement être à jeûn ! Vous pouvez revenir demain à l'ouverture, à 7 heures ?


Voilà, vous situez le concept ? Vous faites bien comme on vous a dit, vous organisez votre programme, et sur place on vous propose : revenez demain. De préférence quand il fait encore nuit le matin et que vous n'avez pas le droit de vous nourrir pour vous réveiller et pédaler.
On peut corser le jeu en ajoutant une contrainte, ce serait un peu comme une carte chance au Monopoly, sauf qu'en l'occurrence on tom
berait plutôt sur une malchance, à savoir : ne rien comprendre à ce que racontent les gens.
Illustration : je suis revenue demain, c'est à dire aujourd'hui, et j'ai pu ramener mon bilan sanguin au rendez-vous grâce à ma superformance du réveil avant 7 heures en un jour où je pouvais faire la grasse matinée.

- Gmjblm mjtnklb.
- Pardon ?
- Donnez-moi votre bilan. Mmgbmf symptômes ?
- Euuuuh...
- Vous venez pour quoi ?

Et là, c'est le moment de tirer une nouvelle carte chance, parce que sinon c'est pas drôle, la carte : les gens vous font vraiment chier.
- Vous êtes étudiante en quoi ?
- Orthophonie.
- Comment ?
- Orthophonie.
- C'est bien !
- Oui.
- Venez je vais prendre votre tension.
- C'est pas très serré...
- Alors comme ça vous êtes étudiante en orthophonie ?

Puisque je viens de te le dire il y a deux secondes !
- Je suis très sensible à ça parce que ma soeur a eu un AVC. C'est vraiment très dur. J'essaye de la faire parler [...]
D'ACCORD. Sauf que là, je ne bosse pas, et c'est MOI qui consulte. Passez dix minutes à l'écouter vous raconter la vie de sa soeur et son ressenti, et apprenez qu'en fait la consultation est terminée. Ensuite, quittez cet endroit pour la suite de votre programme et recommencez une nouvelle partie avec les mêmes cartes !

- Bonjour, je cherche la bibliothèque.
- Elle est fermée pour travaux ! Mais vous pouvez aller à l'U2U3.
- [regard interrogatif]
- C'est parce que c'est blindé ?
- Euh, comment ça ?
- Y a déjà trop de monde à U2U3 ?
- Non en fait je ne suis pas d'ici, je viens de la fac de médecine, je ne connais pas du tout.
- Vous pouvez leur demander des livres de notre bibliothèque, mais vous les aurez seulement demain, vous prenez la porte là, il y a une procédure affichée.

Euh, une procédure pour trouver mon chemin ?
- Bonjour, je voudrais emprunter des livres de la bibliothèque du Portique.
- Vous avez fait une demande ?
- Non, on m'a envoyé ici.
- Voici la procédure de demande. [...] Mais je crois qu'on a aussi quelques livres sur ce sujet au deuxième étage.
- D'accord, alors je ferai une demande mais je vais quand même jeter un oeil ici. C'est à quelle section ?
- Au deuxième étage.

D'ACCORD, C'EST VRAI QUE JE N'AVAIS PAS COMPRIS LA 1ère FOIS QUE TU L'AS DIT, JE VAIS SÛREMENT FOUILLER TOUS LE 2ème ETAGE SOUS LE REGARD INQUISITEUR DES ETUDIANTS EN SCIENCES HUMAINES.
J'ai essayé, j'ai essayé de fouiller tout l'étage, sentant les yeux des étudiants braqués sur moi comme des torches, je n'ai pas trouvé une once de piste et j'ai abandonné. Je reviendrai demain.


Lundi 6 octobre 2014 à 11:07

Le cycle de la solitude a commencé. Depuis la semaine dernière déjà, chacun fait sa quatrième année dans son coin et bien sûr, je m'ennuie un peu les jours où je ne sors pas de chez moi. J'ai emprunté des bouquins, ça y est, qui ne me serviront peut-être à rien. Ce sera probablement ça le pire, bouffer des pages et des pages que je ne retiendrai pas pour ma partie théorique. Heureusement, il y a eu un peu de mouvement au bout de cette première semaine sans cours, mais je doute que ce soit représentatif du reste de l'année. Nous avons fêté un diplôme pour la première fois, ça fait tout drôle. Je dors beaucoup, plus je dors plus je suis fatiguée, j'ai des cernes et je bâille, et mon cerveau me sert des films toute la nuit. Toutes les nuits je fais plusieurs rêves sans queue ni tête, tiens d'ailleurs maintenant que j'y pense, j'ai un flash de cette nuit qui me revient alors que je ne m'en souvenais plus au réveil, j'ai rêvé que j'avais mis l'adresse de mon blog sur une fiche de renseignements personnels à destination d'une des profs les plus tarées de l'école. What the fuck ? Et donc, la prof lisait l'adresse à voix haute, je lui demandais de ne pas divulguer à mes camarades, et après je réalisais que je ne pourrais plus jamais écrire sur mes études. Quand je disais que ces rêves n'avaient aucun sens... Remarque, ça ne ferait peut-être pas de mal que je parle moins de mes études ici, non ?
Je pose ce point d'interrogation et je ne sais comment continuer. J'attends qu'il y ait un peu plus de feuilles d'automne sur les arbres pour aller faire des photos mais c'est toujours la même histoire, quand j'emmène mon appareil je ne trouve jamais la bonne lumière. La bonne lumière me tombe dessus en voiture, en vélo, quand je ne suis pas chez moi, quand je ne peux pas la capturer, alors je l'observe intensément, j'essaye de l'absorber avec les yeux pour l'emmagasiner dans un coin de ma tête.

Mardi 9 septembre 2014 à 10:26

Ca sent la fin.
Fin des vacances qui arrive en même temps que le soleil, nous permettant de ressortir les petites robes comme si nous partions pour un nouvel été. Le dernier était il y a si longtemps !
Fin des études à l'école d'Orthophonie qui s'appelle maintenant Centre de Formation Universitaire en Orthophonie ; fin des études à Strasbourg, fin des études tout court.

Fin des semaines de cours interminables et des examens semestriels.
Fin, bientôt, des amitiés qui nous tiennent depuis trois ans.

Nous étions si joyeux et rigolards et blasés à la fois. Cette rentrée ne ressemble à aucune autre, je me lève quand je veux, les cours prévus pour la semaine ne nous mettent plus de pression. Et pourtant, tous, nous nous rongeons les sangs à nous demander comment on va y arriver, comment on va articuler les derniers stages et le mémoire, et où et quand. Chacun se conforte dans la galère de l'autre, mais ça ne fait pas disparaître le problème pour autant. Cette année va être un gros bordel, à l'image de l'école qui nous a accueilli comme il se doit, pas encore inscrits, pas encore de cartes étudiantes (qui sont nécessaires pour manger au RU), pas encore de bourse, le chaos. Voilà pourquoi nous arrivons déjà blasés. Heureux de retrouver les amis et moqueurs dès le premier coup d'oeil à ceux qui ne nous avaient pas manqués.
Nous sommes entrés dans la salle 09 et avons repris nos places habituelles comme sur ce dessin, en bons autistes intolérants au changement. Nous sommes des habitués de longue date et nous restons légers.
Nous sommes les grandes, les belles, les expérimentées, les presque-professionnelles quatrième année. Que de la gueule. Nous avons une longueur d'avance sur les autres bien sûr, mais je ne me sens même pas demi-professionnelle. Et le peu de cours qu'il nous reste laisse supposer que nous n'apprendrons plus grand-chose avant de faire le saut dans le vide. C'est une rentrée douce et étouffante de stress en même temps. Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien. Aimons-nous encore pendant ces trois semaines de cours avant de se retrouver chacun chez soi jusqu'à janvier, rions ensemble de notre sort, rions comme si nous ne nous étions pas quittés pendant quatre mois et préparons-nous à survivre, seuls.

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