Lundi 20 mai 2013 à 20:30

Il y a au moins un avantage à ce temps automnal, c'est que je ne suis pas torturée par l'envie de sortir pendant mes révisions. Je me souviens de l'année dernière, c'était franchement insupportable : soleil, chaleur, impression de vacances, et impossibilité de mettre les pieds dehors plus longtemps que pour aller à la boulangerie. J'ai toujours préféré préparer les partiels de février, c'est une période où l'on est plutôt content de rester cloîtré chez soi. Cette semaine, c'est un peu comme la semaine de révisions du premier semestre : pluie et froid à l'extérieur ; chauffage, pull et thé à l'intérieur. Ca fait déjà une bonne grosse tentation en moins. Sauf qu'évidemment, des tentations, j'arrive à en trouver mille autres. Pourquoi est-ce en période de révisions que j'ai envie de dessiner, de redécorer ma chambre, d'aller au cinéma ? D'écrire sur mon blog ? Hein ? Et je ne vous parle pas des effets de la solitude imposée alors que mon chéri se situe à un quart d'heure de vélo.
Je n'arrive pas à me stresser. C'est peut-être aussi un effet de la météo, je n'ai nullement l'impression d'être en fin d'année. Je ne réalise pas que mes derniers cours de deuxième année sont passés. Peut-être aussi que je relativise par rapport à tout ce qu'Eric a à apprendre pour un seul bimestre de quatrième année de médecine. Et puis il y a aussi quelque chose qui a révolutionné ma façon de réviser : les schémas euristiques.
(Haha. J'avais dit que je développerai.) Cher lecteur, si toi aussi tu es étudiant ou que de manière générale, tu as des choses à apprendre ; et surtout si comme moi tu as une mémoire visuelle, le schéma euristique peut t'être utile. Je t'explique.
Vendredi soir, début de la tant redoutée période de révisions, j'ai jeté un oeil aux annales de neurologie/aphasiologie (on s'amuse comme des petits fous ici), et j'ai eu envie de pleurer de désespoir devant la précision des questions et donc devant la quantité de choses à apprendre. Pour une seule aphasie, il y a une sémiologie longue comme le bras à retenir - sans compter les étiologies et évolutions - et des aphasies, il y en a des tas. C'est là que je me suis rendue compte que je n'étais même pas capable de faire la simple liste des aphasies, autrement dit des grands titres de chapitres à connaître en détails, alors que j'avais passé une semaine dessus (ouais, quand même). Alors j'ai pris mon classeur, j'ai recherché tous les titres éparpillés sur mes quarante pages, et j'ai fait un schéma euristique.

http://citron-ciboulette.cowblog.fr/images/IMG0092.jpg
Depuis, je peux lister quasiment sans effort les aphasies que je dois connaître ET leur classification, parce que j'ai photographié ce schéma dans ma mémoire. C'est assez magique, mais ça ne fonctionne que si vous avez une bonne mémoire visuelle. Ici il n'y a que les titres, mais on peut y rajouter les éléments importants de chaque partie. Personnellement, j'utilise ce genre d'arborescence pour avoir une vision globale de mon chapitre, sinon je peux avoir une image mentale très précise d'une page de cours, mais sans savoir la situer dans le cours entier. Alors je combine les deux, le schéma pour le nombre de parties et leur articulation, la photographie mentale de mes pages de cours pour remplir ces parties de manière détaillée.
J'ai découvert ça il y a quelques mois, et je crois pouvoir dire que ça s'est révélé efficace pour mes examens de février même si je n'ai pas encore eu les résultats. Réécrire les plans de manière linéaire sur des fiches ne m'a jamais servi, donc le schéma euristique est pour moi une sorte de solution miracle. Dans ma grande bonté, j'ai tenu à te faire partager ça, lecteur, pour que peut-être toi aussi tu vives un miracle.

Jeudi 25 avril 2013 à 17:45

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Je pourrais demander un job d'été dans la création chez Undiz, non ?
Je me suis cousu un petit short pour dormir. Il y a de la soie dedans, j'ai peut-être attaqué un peu fort pour ma première création à deux jambes. Depuis le temps que j'avais acheté de quoi me faire un pyjama long, ce n'était plus trop la saison des pantalons alors j'ai fabriqué un short dans la foulée. Bon, honnêtement, je ne suis pas aussi contente du résultat qu'avec ma jupe. La prochaine fois, je me fierai plus à ma logique qu'aux tutoriels mal foutus, parce que ce n'était pas précisé, mais tailler le tissus à se mettre sur les fesses, ce n'est pas évident. Au premier essai, je ne rentrais pas dans mon pantalon. Au deuxième, j'y entrais mais il ne couvrait que la moitié basse de mon postérieur. Si j'étais complexée, j'aurais pensé avoir un trop gros cul ! La prochaine fois que je réaliserai un vêtement pour les membres inférieurs, je saurai. On n'arrête jamais d'apprendre par essai-erreur !
Sinon, il fait une chaleur à manger des glaces, et le ciel est bleu, mais d'un bleu ! Les skaters s'en donnent à coeur joie sur la place Harp à côté du Musée d'Art Moderne, c'est LE spot de Strasbourg et je ne l'ai jamais vu aussi envahi. Je regarde les gens qui sont habillés trop chaudement et je suffoque pour eux. Les filles de mon âge portent des robes incroyables avec des décolletés complètement fous dans le dos, elles les agitent sous mon nez et moi je bave devant les bouts de tissu et de peau immaculée.

Mardi 9 avril 2013 à 23:30

Ouf. Je soupire de soulagement. Enfin terminé ! Finis les rapports de stages, fini le dossier de dyscalculie sur un bouquin complètement à côté de la plaque ! Fini la rentabilisation de la moindre heure de libre pour taper, taper, taper sur le clavier des phrases bien professionnelles qui ne viennent pas. Encore ce réflexe de vouloir enregistrer le document, rah ! Quand je n'irais plus chercher l'icône-disquette dans le coin gauche de l'écran, c'en sera terminé pour de bon de cet état de stress permanent. Il m'a fallu vingt-quatre heures pour réaliser que je n'avais plus rien à travailler chez moi. Ce soir, je fais ce que je veux de mon temps libre, j'avais presque oublié ce que c'était. Je prends même le temps d'écrire ici, c'est dire ! Je pensais remiser mon ordinateur après toutes ces heures à user mes yeux sur son écran, mais finalement c'est aussi jouissif de pouvoir écrire tout ce qui me traverse l'esprit, sans me torturer pour des questions de forme, ni même de fond. Li-ber-té.
Je savoure parce que je sais que je vais pouvoir reprendre un tas d'activités passionnantes. Mais à dire vrai, je n'ai pas souffert. Si je n'avais pas eu Eric, je serais évidemment devenue folle. Mais Eric était là, véritable bouteille d'oxygène, et m'a occupée autant que les rapports de stages. Certes, les dettes de sommeil que j'accumule lui sont dues en grande partie, mais comment vous dire sans tomber dans l'abîme de la niaiserie, même si j'ai eu beaucoup de boulot, que je n'ai quasiment pas vu mes amis à cause de ça et que je suis bien contente de m'apprêter à les retrouver... je suis heureuse et je vis un rêve. Ce n'est pas une métaphore, rappelez-vous ce que j'écrivais l'été dernier :
"je n'ai pas envie de passer mes cinq ans d'études sans avoir goûté à l'amour étudiant. Pas des aventures, pas une relation sérieuse à distance, non ; il y a forcément des gens formidables à aimer à Strasbourg. Quelqu'un pour qui on n'a pas de train à prendre, pas de dates à fixer, juste le quotidien à vivre, à improviser.". C'est exactement ça. Et ne vous méprenez-pas, ce n'est pas seulement la situation qui m'emballe. Non. Eric est formidable, voilà tout. J'ai parfois du mal à continuer de concevoir autant de qualités en une seule personne - et c'est bien la première fois que j'écris ça.

Mercredi 20 mars 2013 à 21:47

Evidemment, c'était à prévoir. J'aurais du m'en douter au vu du temps que je met déjà à écrire un article. Depuis un an et demi que nous connaissons la date limite de rendu des rapports de stages, fallait pas espérer qu'on s'y mette avant la dernière minute. Je suis - sans surprise - tout à fait en retard et forcée de laisser de côté un certain nombre d'activités. Je n'ai toujours rien cousu de plus qu'une trousse depuis que j'ai reçu ma machine, je n'ai pas touché à mes emprunts de la médiathèque depuis des semaines, mon livre de chevet est celui sur lequel je dois rendre un dossier le 8 avril, l'état de mon appartement se détériore, et voilà qu'en écrivant ce texte, j'ai le réflexe d'envoyer le curseur de la souris dans le coin gauche de l'écran pour y chercher le bouton Enregistrer. C'est dire si chaque phrase que j'inscris dans mes rapports est précieuse, tellement je mets de temps à les pondre. Je passe chaque moment de libre à y travailler, et pourtant, cela ne revient pas à un gros volume horaire. C'est parce j'ai une nouvelle passion, qui passe avant les autres et même avant ces foutus dossiers. Il s'appelle Eric, il est strasbourgeois, et il me rend heureuse depuis plus d'un mois.

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Mercredi 20 février 2013 à 18:04

C'est tellement bon d'apprécier la solitude. Tout est simple ; louer une camionnette ou enfiler un cuir pour aller voir Doriane en concert. Plus que deux nuits à tirer dans le vieux creux qui me sert de lit et me trouve toute courbaturée au réveil. J'ai marché cinq minutes et Doriane était là, entourée de garçons en blousons à patchs, vieux jean couleur délavée. La première partie a joué de l'accordéon les seins à l'air, personne n'a cillé, normal. Le Molodoï était en version "petite scène", et on fumait dans la salle à ma grande surprise, et des joints d'une longueur que je n'avais encore jamais vue. J'ai eu ma bière gratuite backstage - j'ai bu une bière, mais que m'arrive-t-il ? -, cet ancien hangar a vraiment du potentiel. J'aime beaucoup le nom, Molodoï, on dirait un cocktail. Doriane et son groupe, Dead Ramones, sont passés en deuxièmes, et c'était excellent. Il y a deux ans, lors de notre rencontre, elle n'avait jamais chanté ni touché une basse, et la voilà en tournée avec son mec et un pote, avec des compositions originales. Rien que pour ça, j'aurais pu aimer. La musique m'a plu, c'était moins garage que ce que j'avais imaginé. La foule semblait apprécier, ne parlons même pas du premier rang. Et sans nichons à l'air. J'étais sourde à la fin. Supporter le volume sonore du hardcore du troisième groupe, avec growl à l'appui, n'a pas été simple même en pensant professionnellement au larynx du chanteur. Déformation professionnelle. L'image de mes cellules ciliées se grillant l'une après l'autre sous les enceintes me poursuivait. Après tout, pour Metallica au Stade de France, j'étais très très loin de la source sonore. Le batteur de DR m'a spontanément apporté des bouchons, c'était attentionné. J'avais un peu oublié ce que c'était, les petites attentions. Doriane fumait, et fumait, et je lui piquais sa clope juste pour le goût, pour le souvenir, c'était bon. Je repensais à ces groupes que nous étions allées voir ensemble, les veines plus ou moins chargées d'alcool, dans la cave du Maquis ou à la Rodia, et je me disais, aujourd'hui ma copine est une rock'n'roll star, et waouh. La vie est vraiment simple, en fait.
La nuit, mesdames et messieurs, la nuit.

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