Jeudi 2 septembre 2010 à 23:36

Révélation du soir, bonsoir. On m'a toujours dit que je n'étais pas une personne très attirante quand on ne me connaît pas, qu'au premier abord je parais froide, limite méprisante. Mes amis me l'ont dit, Steph me l'a dit devant la moitié de ma classe de première lors d'un oral blanc, ce n'est pas une nouveauté. J'ai fini par m'en rendre compte moi-même. Et aujourd'hui, aujourd'hui les amis je m'en suis donné une preuve que j'aurais pu me coller des claques après. Voyez-vous, j'ai passé la journée en pèlerinage au lycée (le récit demain), et en pleine discussion avec mon ancien prof de théâtre, j'ai loupé mon bus. Tout le monde était déjà parti bien sûr, sauf un ami (comme si l'anonymat servait à quelque chose) qui recevait la visite de deux personnes. J'étais seule, j'avais vingt minutes d'attente, et je n'ai pas osé m'approcher d'eux. Je me suis tâtée pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait, mais ne sachant pas si les deux autres personnes m'appréciaient ou non, je suis restée seule au loin. En rejoignant mon bus, je suis passée devant eux, l'ami m'a fait un signe, j'ai brièvement expliqué pourquoi j'avais raté le premier bus, et j'ai expédié un "Bonjour" sans chaleur aux deux autres, c'est à peine si je leur ai accordé un regard. Indépendamment de ma volonté. Je n'ai absolument rien contre ces gens, et j'ai fait comme s'ils n'existaient pas. Alors que je me disais justement, quelques minutes plus tôt, qu'il serait peut être temps qu'on arrête d'être au courant de l'existence des uns des autres sans jamais exister en même temps. Je ne sais pas si ce que je raconte est très compréhensible, mais toujours est-il que j'ai vu mon air méprisant comme dans un miroir, alors qu'il n'y avait aucune trace de mépris dans ma pensée, et que je me mords les doigts de ce genre de choses, puisque cela amène des gens tout à fait bien à avoir une drôle d'opinion de moi, à me coller des étiquettes qui ne sont pas moi.
Et la conclusion, le gros problème de tout ça, c'est que dans quatre jour je débarque comme qui dirait dans une ville inconnue où je ne connais strictement personne. Allez-y, faites le lien logique.

Samedi 12 juin 2010 à 19:07

Pour l'instant, ça va. Je cohabite plutôt bien avec les révisions. Je me suis fait un programme d'enfer, blindé avec la soirée pour seul temps de pause, et j'ai déjà réussi à m'y tenir pendant trois jours. Bon d'accord, hier mon travail a été retardé (comme je l'ai dit aux gens qui en étaient responsables, il semblerait qu'une force obscure ait voulu me détourner de mes révisions ce jour-là), mais j'ai étrangement réussi à suivre mes propres règles en rattrapant le soir ce que j'avais manqué dans la journée. Aujourd'hui j'ai réalisé que je ne pouvais pas rester devant mon classeur de SVT pendant des heures, j'ai l'impression d'avoir déjà relu ces mêmes cours des centaines de fois, d'abord pour le bac blanc, puis pour les TP... Mon temps de pause du jour s'en trouve rallongé. Non non, hors de question de prendre de l'avance, un chapitre d'Histoire-Géo par jour, quand on est en S, c'est déjà assez fatiguant comme ça. Je n'ai plus qu'à espérer tenir le rythme pendant une semaine. J'ai cherché la localisation géographique de ma future fac tout à l'heure (certes, pour choisir un appart', c'est quand même plus pratique), et ça m'a laissée quelque peu amère. Je vais aller en fac de Lettres. Gloups. Pas en licence de Lettres, d'accord, seulement en science du langage et bla bla (je comprends pas qu'on puisse inventer une licence pareille), et seulement pour m'occuper intelligemment en attendant mes prochains concours d'orthophoniste, n'empêche que. Je sais pas combien de temps ça va durer, quoi. Et je pars du principe que je vais me faire chier. J'ai beau dire que je ne regrette pas d'abandonner les sciences, au fond, je sais qu'elles me manqueront probablement.

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Lundi 17 mai 2010 à 22:31

J'ai passé ma journée complète d'hier à monter mon dossier pour l'option facultative de théâtre. Enfin, quand je dis complète, il faut préciser que la journée a commencé à onze heures (donc travail à partir de midi), et il ne faut pas oublier d'exclure les repas, sans compter "Lise, tu viens prendre l'apéro ? Y a les voisins et on a ouvert une bonne bouteille de vin.". N'empêche que la journée s'est terminée à 00:45, ce qui n'est pas très ingénieux quand on se lève à 5:55. M'enfin, avec un weekend de quatre jours derrière moi (même si je me suis couchée à 2:00 toutes les nuits), j'ai un peu de marge avant que la fatigue ne s'abatte sur moi. A vrai dire la fatigue ne m'abat jamais vraiment, c'est juste qu'elle me fait piquer les yeux et dodeliner de la tête en cours. Enfin bon, je ne vais pas faire un énième article sur le sommeil.
Ce fameux dossier pour l'option théâtre, je l'ai écrit en langage Lise. Je ne me suis pas cassée le tronc, pour une fois que je pouvais essayer de rester naturelle sans rien risquer, c'était l'occasion ou jamais de voir si ça marche. Je leur ai pas mal raconté ma vie et je risque de passer pour une énorme prétentieuse. Et en plus j'aurais l'air vraiment naze donc doublement prétentieuse quand le jury me verra en vrai. Pourquoi on s'est inscrites à ce truc ?... Ne comptez pas sur moi pour stresser avant qu'on y soit, pour l'instant je suis pessimiste mais je reste détachée comme à mon habitude, sauf qu'une fois là-bas, je risque fort de me liquéfier sur place.
A part ça il paraît que le bac commence tout pile dans un mois. Ca signifie beaucoup d'autres choses déplaisantes que le bac. Mmh, mais qu'est-ce qui m'a prise d'écrire un article si c'est pour raconter ce genre d'événements réjouissants ?

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Lundi 10 mai 2010 à 21:59

Et je ne saurais même pas vraiment dire pourquoi j'ai eu soudain l'impression de tomber de ma chaise. Il y a un vide qui s'installe, l'impression d'avoir perdu ma place, que suis-je encore et que vais-je devenir. Surtout ça, mais si je ne deviens plus rien alors je ne suis déjà plus grand chose aujourd'hui. Avant que tout ça parte en fumée, avant que je me remette les yeux en face des trous, là où ça mal, et que ça fasse mal, très mal. Parce que je ne me suis jamais vraiment leurrée mais l'Evidence est trop évidente, impossible de l'effacer en claquant des doigts, et ça date, ça date bordel, et c'est pas comme si je m'étais laissée faire. Embarquée sur un radeau dont je ne contrôle plus rien, aux esprits tordus et aux murs insondables, aux portes qui se ferment et aux questions rhétoriques, aux bulles hermétiques et aux probabilités, à la prudence et à la censure, mais Monsieur le commissaire, qui n'a pas sa névrose ?

Vendredi 7 mai 2010 à 18:56

Nous sommes rentrés de la réunion après vingt-deux heures. Je n'aime pas manger froid en général, mais il n'y a rien de pire que de rentrer tard avec la dalle et de devoir manger une salade froide avec une tranche de jambon. Et des radis en plus. Et encore, la salade n'était même pas verte, c'était une salade de choux rouge et raisins secs. Le temps que je me fasse cuire un oeuf et j'ai commencé mon dîner à dix heures et demi. J'avais mal dans les cannes de passer tous les jours quatre heures d'affilée sur une chaise, à gratter sur une feuille d'examen à petits carreaux, et la réunion de plus de deux heures sur des chaises hautes de cinquante centimètres n'avait rien arrangé. J'ai voulu lire un peu avant de me coucher mais mes yeux se fermaient tous seuls. Je suis allée m'écrouler dans mon lit et j'y suis restée douze heures. J'en avais bien besoin. Ce vendredi de repos est tombé à pic. Je suis restée plongée dans 37,2°C le matin un bon moment, je me suis arrêtée au début de la descente aux enfers. J'avais d'abord vu le film. Mon père l'avait enregistré, il avait dit qu'il fallait absolument que je le voie. Pendant tout le début du film, il n'a pas arrêté de dire que le film était très fidèle au bouquin, jusque dans les dialogues et la narration, c'est donc comme ça que j'ai appris que c'était un roman à la base, et qu'on avait ce livre à la maison. C'est quand il a dit que ça aussi c'était écrit exactement pareil dans le bouquin, à "Pendant qu'on baisait, son stérilet m'est apparu comme une porte déglinguée qui battait en plein vent." que j'ai décidé que j'allais le lire. Au début, j'ai été un peu perturbée par la grammaire, mais je m'y suis vite faite et en réalité, le roman est encore meilleur que le film, qui est déjà une bombe en lui-même. Le narrateur me fait mourir de rire (et c'est là que je me rends compte qu'il n'a toujours pas de prénom), même dans les moments qui ne devraient pas être drôles. Je n'arrive pas à trouver de passage qui soit suffisamment représentatif de son humour, ça se déroule tout au long du bouquin. Et tout le monde ne voit pas toujours ce qu'il y a de drôle quand je suis pliée en deux.
Demain, nous allons au concert de -M- en famille. Cela fait cinq ans qu'on attend ça, qu'on attend de retourner le voir. Et cette fois, on embarque mon frère, puisque, comme je l'ai fait remarquer à mes parents, il y a cinq ans j'avais son âge, il est donc légitime qu'on l'emmène avec nous cette fois-ci. Il a appris il y a deux jours que nous y allions tous. Il a d'abord fait le débile, moi je comprenais bien ce qu'il se passait dans sa tête même s'il ne manifestait pas vraiment sa joie, et puis il a fini par faire un câlin à ma mère qui avait acheté les billets, et à moi qui l'avait accompagné pour les billets et qui avait exigé qu'on en prenne quatre.
Je suis tombée sur un ancien article qui m'a frappée. J'ai pu dater un événement, j'avais oublié et puis BAM, ça m'est revenu, maisouimaisc'estbiensûr. C'est fou cette tendance que j'ai à toujours fouiller dans les archives pour analyser le passé. Je n'analyse pas le présent, le futur n'en parlons même pas, je n'y connais pas grand chose. Quand je me penche sur les événements passés, je me mets à donner des titres à des périodes de mon existence, c'est comme l'Histoire, on ne peut ni dater ni nommer une période tant qu'on est en plein dedans, c'est toujours en y revenant par après qu'on peut définir une période. Je ne réfléchis pas spécialement aux appellations, elles me viennent sans que je les cherche, elles s'imposent à moi une fois que j'ai tout compris. C'est comme ça que je pourrais découper mes années lycée en chapitres, ou plutôt en pièce de théâtre en considérant que chaque année est un acte. Mais les dernières scènes n'ont pas encore été jouées. Et je réalise que maintenant que le bac blanc est passé, nous entamons la fameuse dernière ligne droite.

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