Je suis rentrée à la maison (familiale, s'entend), et je le vis plutôt bien ; j'ai pris l'air, il me manquait du matériel, on est tous plus sympas quand on ne s'est pas vus pendant deux semaines, mon petit frère a même eu le temps de grandir (il est entré au lycée), et j'ai retrouvé une chambre vaste et propre. C'était le camping total à l'appartement, le matelas de Nikita par terre, nos affaires dans tous les coins, un lapin gambadant (pour une fois !) dans la salle de bain. Cela dit, on peut noter que Nikita est une personne avec laquelle je peux tout à fait passer plusieurs journées d'affilée sans un instant de gêne, il n'y a que l'organisation spatiale (et olfactive en ce qui concerne le mammifère aux grandes oreilles) qui péchait. Nous avons vécu comme un couple (à quelques détails près of course), surtout quand nous sommes allées acheter de la peinture et des lampes chez Leroy Merlin, que nous avons découvert ensemble son nouvel appartement et que nous l'avons repeint. Vanille et chocolat, j'en aurais presque léché les murs. C'était trois jours avec de la bonne bouffe et de la musique à fond à n'importe quelle heure, et du cinéma tard-dans-la-nuit-tôt-dans-le-matin. A part ça, après avoir nourris des gens un jour sur deux pendant deux semaines, je ne suis même pas fauchée et j'en suis ravie - attend un peu que l'ophtalmo encaisse ton chèque. Et maintenant, je ne sais plus trop que faire de ma fin de vacances. Ma carte 12-25 expire, je l'ai utilisée trois fois seulement cette année. Si j'étais une fille sérieuse, je devrais passer en mode pré-rentrée et traquer cette denrée rare qu'est le maître de stage. Y penser me fatigue déjà. Piouh. Je vous raconte de nouveau ma vie, enfin je veux dire, en faits concrets, cela me trouble presque. Il faut que je fasse des photos, des photos par milliers. Je n'ai pas photographié Strasbourg à cause de cette impression d'être en territoire connu, je ne photographie plus les soirées, je ne photographie plus les fleurs, je n'ai même pas fait d'autoportrait si ce n'est pour avoir une photo de profil cohérente en janvier. Je ne photographie plus que la nourriture. Vraiment. Mais il m'a suffi d'un coup d'oeil aux clichés de vacances de Luc pour comprendre qu'il faut rouvrir le tiroir de la créativité et faire l'effort de trimballer le gros reflex par météo clémente. Bon, voilà, cela fait des objectifs pour la fin de vacances, non ?
Samedi 8 septembre 2012 à 0:54
Vendredi 31 août 2012 à 19:53
J'ai crisé en début de semaine quand on m'a imposé un rendez-vous chez l'ophtalmo cet après-midi. Je croyais que cela m'obligerait à rentrer à la maison, mais en fait non. J'ai décidé de revenir à Strasbourg immédiatement, et tant pis si ça coûte, et tant pis si je dois y retourner une semaine plus tard pour du curetage de paupières et autres joyeusetés (genre comme à l'époque, mais sans l'anesthésie générale). Mais en fait, rebelote, non. Pas de chirurgie cette fois-ci. Un café et une part de gâteau avec ma mère et la sienne, dix minutes chez le spécialiste en comptant la salle d'attente, une ordonnance carabinée, rien à payer à la pharmacie, l'écumage des opticiens pour changer les lunettes de Mamie, mes pauvres pieds sur talons dans les pavés, l'acquisition d'un tapis de cuisine (le genre bien moche mais qui du coup rend les taches bien invisibles), ma gynéco chez Séphora, et le retour dans mon chez moi. Un excellent après-midi en somme.
Dimanche 19 août 2012 à 23:33
Ils ont tous eu du mal à me reconnaître. Un temps d'arrêt, puis une exclamation, un sourire, quelque chose, une remarque sur la longueur de mes cheveux, tous. J'étais contente d'être là, à suer dans mon fauteuil rouge, à faire du vent avec le programme du spectacle - du Quentin tout craché. Regarder les enfants qui ont sacrément grandi, toute la clique qui a vieilli de deux ans et ne s'en trouve qu'embellie, et écouter leurs petites merveilles. La dernière fois, Céline était avec moi dans le public. Aujourd'hui, elle était sur scène à diriger les gamins, et à la fin du concert faisait partie de cette bande de musiciens imprenables. Le monde change. J'étais venue pour les voir et souhaiter un joyeux anniversaire à Quentin. Cela fait, j'ai mis les voiles. Il n'y a pas de place en ce monde pour les groupies. T'as toujours l'air un peu con à côté de ceux qui ont vécu le truc, ensemble. Ils ont créé, partagé, accumulé des souvenirs en commun ; et toi, tu n'as rien à voir là-dedans. Alors ce que tu as de mieux à faire, c'est t'éclipser. J'ai appris. Et je le vis très bien ! Pour exister, mieux vaut ne pas fréquenter que des artistes quand on ne l'est pas soi-même.
Lundi 23 juillet 2012 à 22:16
Aujourd'hui, comme je suis irritable et à la limite de devenir irritante, je vais me défouler sur un article. Je ne sais pas si c'est le manque de sommeil ou d'organisation, mais ce matin au boulot, je me sentais drôlement lasse. Déjà fatiguée de devoir répéter toujours les mêmes choses aux mêmes enfants, Sami-sort-des-buissons, Kenza-mets-pas-tes-doigts-en-bouche, Gabin-pourquoi-tu-l'as-tapé, Lola-ça-suffit-avec-le-savon, les-enfants-sortez-de-l'herbe-vous-savez-très-bien-qu'il-faut-pas-y-aller, pas-sur-le-terrain-rouge-avec-les-vélos, les-vélos-c'est-pas-des-autoboxes, écoute-moi-quand-je-te-parle, est-ce-que-tu-m'as-demandé-avant-d'aller-te-servir, joue-pas-avec-tes-couverts, lave-toi-les-mains, mouche-toi, va-le-jeter-dans-la-poubelle...
Fais pas ci, fais pas ça, viens ici, mets toi là, attention prends pas froid ou sinon gare à toi, mange ta soupe, allez, brosse toi les dents, touche pas ça, fais dodo, dis papa, dis maman. Fais pas ci fais pas ça, à dada prout prout cadet, à cheval sur mon bidet, mets pas tes doigts dans le nez, tu suces encore ton pouce, qu'est-ce que t'as renversé, ferme les yeux ouvre la bouche, mange pas tes ongles vilain, va te laver les mains, ne traverse pas la rue sinon panpan tutu...
En gros, je ne suis pas prête d'élever des gosses, mais ce n'est pas nouveau. En élever 45 pendant 3 semaines dans l'année me suffit amplement, surtout quand on est douze adultes à se partager la tâche et que ce n'est qu'au bout de deux semaines qu'on t'apprend que les règles du repas sont différentes au déjeuner et au goûter, par exemple. Evidemment, même quand tout se passe bien avec les enfants, on travaille toujours avec des adultes. Quand j'observe le travail en équipe, j'ai de plus en plus envie d'un cabinet en libéral avec personne pour me faire chier. C'est-à-dire personne pour me dire ce que je dois faire, ni personne à qui dire ce qu'il faut faire. Je voulais écrire un article sur mes collègues, mais ça commence mal, le ton est grinçant, et ça ne sent pas l'harmonie. Pourtant ça se passe bien, et j'apprécie cette équipe, surtout après avoir testé l'année dernière une équipe réduite qui changeait tous les jours en raison des arrêts maladie des unes et des autres. Mais comme à chaque fois que je fais irruption dans un groupe de personnes qui travaillent ensemble toute l'année, je ne prends pas officiellement parti et j'observe. J'observe les failles, surtout. C'est fou, quand on rencontre des gens dans un cadre professionnel, comme on cible vite leurs défauts. Au premier abord, j'essaye de garder une vision neutre voire positive, de leur trouver des qualités avant tout pour privilégier la bonne ambiance. Mais bien vite, tu te rends compte que la nana qui a l'air un peu limitée est en fait VRAIMENT limitée et que tu ne peux pas passer outre, que celle qui a l'air sympa et le contact facile - en passant sur son style vestimentaire - ne te raconte que des détails inutiles de sa vie et n'est pas toujours très délicate avec toi, que les unes sont trop stressées et d'autres trop détendues, et que ta collègue préférée parle un français à t'écorcher les oreilles.
Alors bon, c'est bien sympa tout ça, les enfants, l'équipe qui fonctionne, les activités, les sorties, les tartines de Nutella le matin, les adultes qui jouent à faire des bêtises... Mais je ne serai pas déçue vendredi soir quand je prendrai le train et que j'irai retrouver le calme de mon appartement et l'esprit - et la culture - de mes copines.
Fais pas ci, fais pas ça, viens ici, mets toi là, attention prends pas froid ou sinon gare à toi, mange ta soupe, allez, brosse toi les dents, touche pas ça, fais dodo, dis papa, dis maman. Fais pas ci fais pas ça, à dada prout prout cadet, à cheval sur mon bidet, mets pas tes doigts dans le nez, tu suces encore ton pouce, qu'est-ce que t'as renversé, ferme les yeux ouvre la bouche, mange pas tes ongles vilain, va te laver les mains, ne traverse pas la rue sinon panpan tutu...
En gros, je ne suis pas prête d'élever des gosses, mais ce n'est pas nouveau. En élever 45 pendant 3 semaines dans l'année me suffit amplement, surtout quand on est douze adultes à se partager la tâche et que ce n'est qu'au bout de deux semaines qu'on t'apprend que les règles du repas sont différentes au déjeuner et au goûter, par exemple. Evidemment, même quand tout se passe bien avec les enfants, on travaille toujours avec des adultes. Quand j'observe le travail en équipe, j'ai de plus en plus envie d'un cabinet en libéral avec personne pour me faire chier. C'est-à-dire personne pour me dire ce que je dois faire, ni personne à qui dire ce qu'il faut faire. Je voulais écrire un article sur mes collègues, mais ça commence mal, le ton est grinçant, et ça ne sent pas l'harmonie. Pourtant ça se passe bien, et j'apprécie cette équipe, surtout après avoir testé l'année dernière une équipe réduite qui changeait tous les jours en raison des arrêts maladie des unes et des autres. Mais comme à chaque fois que je fais irruption dans un groupe de personnes qui travaillent ensemble toute l'année, je ne prends pas officiellement parti et j'observe. J'observe les failles, surtout. C'est fou, quand on rencontre des gens dans un cadre professionnel, comme on cible vite leurs défauts. Au premier abord, j'essaye de garder une vision neutre voire positive, de leur trouver des qualités avant tout pour privilégier la bonne ambiance. Mais bien vite, tu te rends compte que la nana qui a l'air un peu limitée est en fait VRAIMENT limitée et que tu ne peux pas passer outre, que celle qui a l'air sympa et le contact facile - en passant sur son style vestimentaire - ne te raconte que des détails inutiles de sa vie et n'est pas toujours très délicate avec toi, que les unes sont trop stressées et d'autres trop détendues, et que ta collègue préférée parle un français à t'écorcher les oreilles.
Alors bon, c'est bien sympa tout ça, les enfants, l'équipe qui fonctionne, les activités, les sorties, les tartines de Nutella le matin, les adultes qui jouent à faire des bêtises... Mais je ne serai pas déçue vendredi soir quand je prendrai le train et que j'irai retrouver le calme de mon appartement et l'esprit - et la culture - de mes copines.
Et une photo avec une retouche toute ridicule, histoire de n'exposer que les copines sus-citées.
Mercredi 18 juillet 2012 à 19:46
Bon. Je n'avais pas parlé du projet de vendanges à ma famille, sachant très bien qu'il n'aboutirait pas. J'avais raison. Chacune s'étant enfin décidée, il est trop tard pour commencer les démarches. Je me contenterais donc de mon salaire d'accueil de loisirs pour apaiser un peu ma culpabilité d'étudiante-vacancière-aux-frais-de-ses-parents. De toutes façons, qu'est-ce que j'en fais, de cet argent ? Je le colle sur un compte épargne et je n'ose pas y toucher, sauf en cas d'extrême urgence (découvert irrattrapable) ou d'achat d'utilité première (il faudra bien que je me décide un jour à acheter une sacoche pour mon appareil photo). Travailler pendant les vacances n'a pas pour but premier de gagner de l'argent, mais de la crédibilité. Heureusement, malgré mon manque d'enthousiasme préalable, je me plais beaucoup dans ce job. Je préfère d'ailleurs être au travail qu'à la maison, mais j'accepte les journées de repos avec soulagement, histoire de puiser de l'énergie quelque part, puisque même si les journées de dix heures sont moins longues que dans mes souvenirs d'il y a deux ans, quand on en sort, on n'a plus qu'une envie : dormir. Les gosses de 3 à 5 ans sont certainement les plus beaux. J'en ai croisé certains d'il y a deux ans, qui ont bien grandi et ont tout perdu de leur majesté d'avant. Ceux qui étaient les plus petits la dernière fois sont aujourd'hui les plus grands, et c'est fou de voir à quel point l'être humain se métamorphose vite pendant la première période de la vie ; une petite fille que j'ai connu à trois ans, presque encore un bébé, timide et sachant à peine parler, est aujourd'hui une gamine malicieuse de cinq ans à la féminité déjà exacerbée. Il y a quelque chose dans cette féminité qui me gêne chez les petites filles et m'amène à préférer les garçons qui sont, à mon avis, moins "sexuels". Disons pour justifier ce terme qu'ils n'ont pas conscience de leur éventuelle beauté et ne jouent pas de leurs charmes, contrairement à de nombreux enfants de sexe féminin tout de rose vêtus. Le rose, voilà ma deuxième raison de moins aimer les petites filles. Pourquoi faut-il toujours qu'elles accordent tant de passion à cette couleur idiote, ainsi qu'au tripotage des cheveux ? C'est quand même pas ça, être une fille ! Même si être un garçon, ce n'est pas non plus jouer au foot et aux jeux de guerre... La différenciation des sexes est déjà sacrément marquée à trois ans, ça me laisse pantoise - et je crois qu'à chaque centre aéré, j'en parle ici. Mais sinon, je les aime bien, même quand ils sont pénibles, même quand ils n'écoutent rien, même quand ils ont l'air sournois, même quand il faut les changer après un accident. Comme je l'ai dit plus haut, entre trois et cinq ans, c'est là qu'ils sont les plus mignons.
J'ai déjà fait la moitié du boulot ; dans à peine plus d'une semaine, ce sera déjà fini. Et la moitié des vacances se sera déjà écoulée. Je n'aurai plus de travail après. On me demande ce que j'ai prévu, si je pars en vacances. A part la semaine en famille, non, rien n'est programmé. Depuis que j'ai vécu l'été dernier, j'ai compris que le hasard et l'improvisation donnaient ce qu'il y a de meilleur. Je ne prévois donc rien, seulement d'aller où le vent me portera, au fil des jours, des occasions et, je l'espère, des rencontres. Je laisse venir.
J'ai déjà fait la moitié du boulot ; dans à peine plus d'une semaine, ce sera déjà fini. Et la moitié des vacances se sera déjà écoulée. Je n'aurai plus de travail après. On me demande ce que j'ai prévu, si je pars en vacances. A part la semaine en famille, non, rien n'est programmé. Depuis que j'ai vécu l'été dernier, j'ai compris que le hasard et l'improvisation donnaient ce qu'il y a de meilleur. Je ne prévois donc rien, seulement d'aller où le vent me portera, au fil des jours, des occasions et, je l'espère, des rencontres. Je laisse venir.
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