Non, je n'ai pas la chance de capter un wifi depuis mon studio. Je suis simplement assise à mon bureau, dans ma chambre... à Sentheim. Premier essai de vie en solitaire à Besançon, durée : moins de vingt-quatre heures. Non pas qu'il y ait eu le moindre problème. C'est juste que j'avais une heure de réunion de présentation de la fac avec tous les gens de première année hier matin, et que ma pré-rentrée dans ma filière a lieu jeudi. N'ayant rien à faire à Besançon pendant deux jours et deux nuits, n'ayant pas internet et ayant oublié le chargeur de mon portable - étant presque complètement coupée du monde, quoi -, j'ai pris le train, et je suis rentrée.
Dimanche soir, 20:45. Mes parents étaient censés partir tôt, et ils sont encore là. Je n'attendais qu'une chose, qu'ils partent, qu'ils me laissent faire ma vaisselle, répondre aux SMS et vider mes sacs. Ils ont fini par partir, et j'ai fait coucou par la fenêtre du sixième, mon frère n'arrêtait pas de m'envoyer des bisous. Puis j'ai mis la musique et je me suis attaquée aux choses sérieuses. A 23:00, tout était en place et j'étais prête à me coucher. J'avais calculé : réveil à 7:10 pour partir à 8:25 pour arriver avec de la marge avant neuf heures à la Faculté de Lettres de Besançon. J'ai fermé l'appartement avec des doigts tremblants, ai appelé l'ascenseur. Le temps que j'arrive au rez-de-chaussée m'a paru interminable, il était déjà 8:30. J'ai marché vite, mais devant les passages piétons, je n'avais pas d'autre choix que d'attendre le feux vert. Je n'avais pas calculé ça. Je marchais très vite, et quand j'ai traversé le pont de la République, j'ai eu envie d'éclater de rire. Il y avait quelque chose d'énorme qui gonflait dans ma poitrine, un mélange de stress, d'appréhension, de peur de l'inconnu et de sensation de liberté toute neuve. Dans la rue, j'ai dépassé une fille qui, je l'avais deviné, avait la même destination que moi. Cinq minutes plus tard, j'essayais en vain de comprendre les panneaux d'affichage, et la jolie fille en avait tout l'air aussi. "Tu es en première année ?" (applaudissements dans ma tête, ça fait une minute que je suis là et j'adresse la parole à quelqu'un !). Elle est chou, elle a l'air paumée, je lui demande si elle est seule, elle confirme avec un sourire, me dit qu'elle s'appelle Valérie et me tend la main. Je la serre en riant un peu, lui dit mon nom, demande sa section. Elle a répondu : "Langues étrangères appliquées" avec un accent, puis m'a dit : "En fait je suis étrangère, je viens de Moldavie.". Première surprise, agréable. Nous avons découvert que sa réunion avait lieu à dix heures et moi onze (vive l'ordre alphabétique), alors nous sommes restées ensemble pendant une heure, à discuter un peu. C'est une fille superbe, et son accent, simplement délectable, surtout lorsqu'elle prononce son prénom comme là-bas. J'ai appris pas mal de choses intéressantes sur la Moldavie, alors que je ne savais même pas la situer sur une carte. A dix heures je l'ai laissée devant l'amphi (Valéria, pas la Moldavie) et elle m'a dit : "Après ça, je serais là, pour te rencontrer.". Dix heures, je me suis retrouvée seule dans la cour de la fac remplie de groupes de gens. Il ne subsistait plus une personne seule à l'air sympa. Je suis partie dans les rues et me suis retrouvée chez moi. Sur tout le chemin, un disque rayé dans ma tête : "C'est malin, tu n'as rencontré qu'une seule personne, elle n'est même pas dans ta section, tous les autres gens sont déjà casés, et tu fuis, pauvre merde.". Mais une fois de retour à la fac, j'ai recroisé Valéria et nous avons échangé nos adresses mails en vitesse avant que je n'entre dans l'amphi. S'asseoir à côté d'un garçon qui a une tête de gentil, c'est quand même beaucoup plus facile que s'asseoir à côté d'une fille. Celle qui s'est assise à côté de moi ne m'inspirait pas, sa dégaine ne me revenait pas et elle n'arborait pas du tout la tête de la fille qui veut se faire des amis, du coup, je ne lui ai pas dit un mot. Les étudiant membres de l'UNEF nous ont proposé une visite guidée après la présentation des grandes lignes de la fac. En attendant que tout le monde soit là pour la visite, j'ai repéré la fille sur ma droite. Elle avait l'air seule. Au bout de cinq minutes, je lui ai posé la question : "Tu es seule ?". Réponse positive. Deuxième question : Tu es en quelle section ? Troisième question : Tu t'appelles comment ? Elle s'appelle Clémence, est enchantée, et me propose de partager nos solitudes. Nous avons commencé à discuter tout en faisant le tour du propriétaire, et quand je lui ai dit, en réponse à sa question, que je n'étais jamais venue à Besançon avant de chercher un appart', un garçon à ma droite m'a demandé : "Pourquoi, tu viens d'où ?" "D'Alsace, et toi ?" "Montélimar !". Ainsi, nous avons rencontré Jean-Philippe, section Arts du spectacle, qu'il faut appeler J-P, ou alors Séraphin, parce qu'il a de la famille au Portugal et que puisqu'il n'existe pas d'équivalent portugais à Jean-Philippe, ben au Portugal il s'appelle Séraphin. Nous sommes restés ensemble tous les trois, avons découvert le resto U, nous avons beaucoup parlé, le courant passait bien. Nous sommes restés à la fac jusqu'à 14:00, heure de pré-rentrée en Lettres pour Clémence. Il y avait de la musique dans la cour, on aurait dit qu'on allait passer notre année assis dans l'herbe, et pas à l'intérieur des vieux bâtiments majestueux. Clémence est partie et J-P et moi sommes allés nous promener, il ne savait pas où était l'agence des bus, et moi je le savais (héhé) donc je l'y ai emmené. Il m'a fait faire le tour des places, évidemment je n'ai pas regardé où j'allais et par où je passais, puis nous nous sommes séparés au bout de trois quarts d'heure, chacun ayant des choses à faire de son côté. Je suis retournée à l'appart' plus que satisfaite de ma première journée, avec l'envie d'être heureuse. J'ai pris mon chèque de loyer, j'ai troqué mon jean, mes chaussures fermées et mon sac à dos contre une jupe, des sandales et mon sac à main, j'ai jeté un oeil au plan et je suis repartie en direction de l'agence immobilière. Sur un passage piéton, j'ai croisé un garçon qui m'a regardée en souriant, je lui ai rendu son sourire, guillerette. Pour mon retour en train, je comptais me rendre à la gare, prendre une carte 12-25 et choisir un billet, mais mon père voulait savoir à l'avance à quelle heure il devrait me récupérer à la gare de Mulhouse, il a donc regardé les horaires et me les a transmis, un TGV à 17:01, sûrement trop cher, et un TER à 17:27. Je me suis pointée à la gare vers 16:35, j'ai demandé ma carte, la dame m'a proposé le TGV de 17:01, j'ai demandé le prix, elle m'a dit 9,60€, m'a expliqué pourquoi, et j'ai dit okay. Ma carte de réduction et mon billet en poche, j'ai rejoint le quai, j'ai attendu un quart d'heure et tzick tzack, j'étais dans le TGV.
Dimanche soir, 20:45. Mes parents étaient censés partir tôt, et ils sont encore là. Je n'attendais qu'une chose, qu'ils partent, qu'ils me laissent faire ma vaisselle, répondre aux SMS et vider mes sacs. Ils ont fini par partir, et j'ai fait coucou par la fenêtre du sixième, mon frère n'arrêtait pas de m'envoyer des bisous. Puis j'ai mis la musique et je me suis attaquée aux choses sérieuses. A 23:00, tout était en place et j'étais prête à me coucher. J'avais calculé : réveil à 7:10 pour partir à 8:25 pour arriver avec de la marge avant neuf heures à la Faculté de Lettres de Besançon. J'ai fermé l'appartement avec des doigts tremblants, ai appelé l'ascenseur. Le temps que j'arrive au rez-de-chaussée m'a paru interminable, il était déjà 8:30. J'ai marché vite, mais devant les passages piétons, je n'avais pas d'autre choix que d'attendre le feux vert. Je n'avais pas calculé ça. Je marchais très vite, et quand j'ai traversé le pont de la République, j'ai eu envie d'éclater de rire. Il y avait quelque chose d'énorme qui gonflait dans ma poitrine, un mélange de stress, d'appréhension, de peur de l'inconnu et de sensation de liberté toute neuve. Dans la rue, j'ai dépassé une fille qui, je l'avais deviné, avait la même destination que moi. Cinq minutes plus tard, j'essayais en vain de comprendre les panneaux d'affichage, et la jolie fille en avait tout l'air aussi. "Tu es en première année ?" (applaudissements dans ma tête, ça fait une minute que je suis là et j'adresse la parole à quelqu'un !). Elle est chou, elle a l'air paumée, je lui demande si elle est seule, elle confirme avec un sourire, me dit qu'elle s'appelle Valérie et me tend la main. Je la serre en riant un peu, lui dit mon nom, demande sa section. Elle a répondu : "Langues étrangères appliquées" avec un accent, puis m'a dit : "En fait je suis étrangère, je viens de Moldavie.". Première surprise, agréable. Nous avons découvert que sa réunion avait lieu à dix heures et moi onze (vive l'ordre alphabétique), alors nous sommes restées ensemble pendant une heure, à discuter un peu. C'est une fille superbe, et son accent, simplement délectable, surtout lorsqu'elle prononce son prénom comme là-bas. J'ai appris pas mal de choses intéressantes sur la Moldavie, alors que je ne savais même pas la situer sur une carte. A dix heures je l'ai laissée devant l'amphi (Valéria, pas la Moldavie) et elle m'a dit : "Après ça, je serais là, pour te rencontrer.". Dix heures, je me suis retrouvée seule dans la cour de la fac remplie de groupes de gens. Il ne subsistait plus une personne seule à l'air sympa. Je suis partie dans les rues et me suis retrouvée chez moi. Sur tout le chemin, un disque rayé dans ma tête : "C'est malin, tu n'as rencontré qu'une seule personne, elle n'est même pas dans ta section, tous les autres gens sont déjà casés, et tu fuis, pauvre merde.". Mais une fois de retour à la fac, j'ai recroisé Valéria et nous avons échangé nos adresses mails en vitesse avant que je n'entre dans l'amphi. S'asseoir à côté d'un garçon qui a une tête de gentil, c'est quand même beaucoup plus facile que s'asseoir à côté d'une fille. Celle qui s'est assise à côté de moi ne m'inspirait pas, sa dégaine ne me revenait pas et elle n'arborait pas du tout la tête de la fille qui veut se faire des amis, du coup, je ne lui ai pas dit un mot. Les étudiant membres de l'UNEF nous ont proposé une visite guidée après la présentation des grandes lignes de la fac. En attendant que tout le monde soit là pour la visite, j'ai repéré la fille sur ma droite. Elle avait l'air seule. Au bout de cinq minutes, je lui ai posé la question : "Tu es seule ?". Réponse positive. Deuxième question : Tu es en quelle section ? Troisième question : Tu t'appelles comment ? Elle s'appelle Clémence, est enchantée, et me propose de partager nos solitudes. Nous avons commencé à discuter tout en faisant le tour du propriétaire, et quand je lui ai dit, en réponse à sa question, que je n'étais jamais venue à Besançon avant de chercher un appart', un garçon à ma droite m'a demandé : "Pourquoi, tu viens d'où ?" "D'Alsace, et toi ?" "Montélimar !". Ainsi, nous avons rencontré Jean-Philippe, section Arts du spectacle, qu'il faut appeler J-P, ou alors Séraphin, parce qu'il a de la famille au Portugal et que puisqu'il n'existe pas d'équivalent portugais à Jean-Philippe, ben au Portugal il s'appelle Séraphin. Nous sommes restés ensemble tous les trois, avons découvert le resto U, nous avons beaucoup parlé, le courant passait bien. Nous sommes restés à la fac jusqu'à 14:00, heure de pré-rentrée en Lettres pour Clémence. Il y avait de la musique dans la cour, on aurait dit qu'on allait passer notre année assis dans l'herbe, et pas à l'intérieur des vieux bâtiments majestueux. Clémence est partie et J-P et moi sommes allés nous promener, il ne savait pas où était l'agence des bus, et moi je le savais (héhé) donc je l'y ai emmené. Il m'a fait faire le tour des places, évidemment je n'ai pas regardé où j'allais et par où je passais, puis nous nous sommes séparés au bout de trois quarts d'heure, chacun ayant des choses à faire de son côté. Je suis retournée à l'appart' plus que satisfaite de ma première journée, avec l'envie d'être heureuse. J'ai pris mon chèque de loyer, j'ai troqué mon jean, mes chaussures fermées et mon sac à dos contre une jupe, des sandales et mon sac à main, j'ai jeté un oeil au plan et je suis repartie en direction de l'agence immobilière. Sur un passage piéton, j'ai croisé un garçon qui m'a regardée en souriant, je lui ai rendu son sourire, guillerette. Pour mon retour en train, je comptais me rendre à la gare, prendre une carte 12-25 et choisir un billet, mais mon père voulait savoir à l'avance à quelle heure il devrait me récupérer à la gare de Mulhouse, il a donc regardé les horaires et me les a transmis, un TGV à 17:01, sûrement trop cher, et un TER à 17:27. Je me suis pointée à la gare vers 16:35, j'ai demandé ma carte, la dame m'a proposé le TGV de 17:01, j'ai demandé le prix, elle m'a dit 9,60€, m'a expliqué pourquoi, et j'ai dit okay. Ma carte de réduction et mon billet en poche, j'ai rejoint le quai, j'ai attendu un quart d'heure et tzick tzack, j'étais dans le TGV.
Ca, c'est la photo qui donne l'impression que j'ai une vue magnifique depuis ma piaule. En vrai c'est un peu moins magnifique puisqu'il y a l'immeuble de l'hôtel Mercure planté sur la gauche, mais je suis tout de même ravie, et promis je vous ferais un panorama quand il y aura une jolie lumière. Et tous ces arbres, ils forment en fait un parc que j'ai découvert en famille dimanche soir, au soleil rasant, et le mot magnifique serait trop banal pour décrire ce que j'ai vu.