Jeudi 19 août 2010 à 20:56

J'ai fait un peu de vélo, ce qui m'a bien rappelé que je n'ai pas fait de sport depuis qu'on a été notés en volley pour le bac. Le bac... c'est déjà loin. Presque pas de souffle et les cuisses douloureuses, donc. Mais c'était pour la bonne cause, je vais enfin pouvoir commencer un ravalement de façade, je suis enchantée. Au téléphone, je valse entre EDF et le plombier pour fixer des rendez-vous à l'appart', ceux de l'électricité sont de vrais chieurs : pas de rendez-vous le mercredi ni le samedi (seuls après-midis pendant lesquels mon père ne travaille pas), et en plus ils ne donnent pas d'horaire précis mais seulement des fourchettes. Pour vendredi prochain, j'ai eu droit à la fourchette 12:00-16:00. Vachement pratique, on va pas passer quatre heures à monter une étagère et à laver les assiettes non plus. Par chance, ceux de la plomberie sont hyper arrangeants et ont accepté le vendredi après-midi sans rechigner et sans proposer d'horaires impossibles, alleluia. Il reste encore les paperasses de la CAF et la souscription à un abonnement internet, ça ne s'arrête jamais.

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Et joyeux anniversaire, l'artiste.

Mardi 17 août 2010 à 22:13

Tiens, c'est marrant, j'avais justement bien envie de balancer cent euros par les fenêtres.

Alors alors. C'est pas que j'avais pas envie de vous raconter mon déménagement, au début j'étais plutôt partante, mais finalement j'ai été découragée par la liste de péripéties à réciter, puis quand l'envie m'a reprise d'écrire ici, internet avait disparu. Pendant plus de vingt-quatre heures je n'avais plus de connexion internet, et c'est malheureux à dire, mais je me sentais prisonnière. Heureusement que j'avais deux heures de conduite pour m'occuper ce matin, où j'ai roulé impeccablement, puis mon permis cet après-midi, que j'ai foiré avec brio. Doooonc, voilà. On oublie, parce que c'était vraiment pas drôle. Je veux plus voir de voitures pendant un moment, et quand on y réfléchit, de toutes façons maintenant je suis en vacances.
Pour ce qui est de mon déménagement, ça n'a pas été aussi simple que prévu. D'abord, le vendredi 13 s'est fait ressentir quand les flics nous ont arrêtés à 118 au lieu de 90 km/h (c'est mon père qui roulait, hein, pas moi). Quarante-cinq euros, deux points et un quart d'heure de perdus. Par chance, nous n'avions que neuf minutes de retard au rendez-vous devant l'immeuble. La demoiselle de l'agence immobilière me demande :
- Vous voulez visiter quel appartement ? [déjà, le mot "visiter" est louche]
- Le 39.
- En fait il y a un problème avec le 39, il est déjà loué...
- Ben oui, par nous.
- Aaah mais vous êtes les locataires ? Mais vous êtes venus pour quoi alors ?
- Pour récupérer les clés et...
- Ah mais vous êtes venus pour l'état des lieux ? Mais comment on va faire, moi je suis pas habilitée à faire l'état des lieux ! Mon supérieur est en congé et ma collègue qui s'occupe de l'état des lieux est déjà surbookée toute la journée ! Je crois qu'elle est libre à partir de dix-sept heures.
- Euh, on est venus avec cette camionnette, tous les meubles sont dedans, on est prêts à déménager, et on doit rendre la camionnette à dix-neuf heures à cent cinquante bornes d'ici.
- Venez, on va à l'agence.

Je vous passe les détails, nous avons passé deux heures à l'agence puisque la secrétaire s'est rendue compte que le bail n'avait pas été fait. En gros, nous avons attendu jusqu'à midi et demi que Françoise, de l'état des lieux, arrive au bureau pour taper le bail pendant sa pause et nous incruster dans son emploi du temps de l'après-midi. Nous sommes partis de l'agence après 13:30, avons mangé un sandwich, acheté un frigo, et sommes revenus devant l'immeuble pile à l'heure pour l'état des lieux, à 14:45. Avec toutes ces histoires, nous avons déchargé la camionnette assez tard, -et je vais pas vous conter l'histoire de l'ascenseur, parce que j'ai mal à l'épaule- et comme il n'y avait pas d'électricité, pas moyen de passer l'aspirateur. L'appartement n'est donc pas encore tout à fait vivable, mais il ne manque pas grand chose. Pour certaines raisons, j'ai quand même hâte d'être là-bas. Vivement le train, le vélo, la marche à pied et un peu de bus, et vivement la fuite de la maison familiale, vers mon chez-moi à moi, un monde qui ne tournera que pour moi, grâce à moi.

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Jeudi 12 août 2010 à 17:05

Je vous écrit entre une leçon de conduite et la préparation de mes bagages. Je passe le permis mardi, et je déménage à Besac demain. J'avais une monitrice vraiment sympa aujourd'hui, mais je trouve ça plutôt problématique puisque du coup, je ne la sens pas assez sévère. Quand je suis sortie de la voiture, elle m'a dit : "Y a pas de raison que ça aille pas, soit confiante !", mais je ne peux pas. Quand je conduis ma voiture, avec mes parents, je sais que je suis apte à passer le permis. Mais quand je roule avec les 207 de l'auto-école, qu'on prend exprès des chemins piégeux (du genre tu as un panneau qui te dit d'aller à droite, mais le stop est tracé de manière à ce que tu te positionnes pour aller à gauche ou tout droit), je roule toujours, mais dans ma tête c'est à chier. Donc, le permis du premier coup, je n'y crois pas.
Ensuite le déménagement ; il manque encore le frigo et des meubles de rangement. Par chance, en allant récupérer l'ancienne table de cuisine des voisins, j'ai dit qu'on n'avait pas trouvé de bureau parce que "Une planche et deux tréteaux, ça me va très bien !", et mes voisins ont répondu : "Ah mais on a ça !". Je suis donc repartie avec ma planche et mes tréteaux en guise de bureau, et ce bureau est vachement grand, c'est le pied. Même qu'à part lui, qui est blanc et rouge, tous mes meubles sont à peu près de la même couleur, va y avoir de l'harmonie dans mes 22m². Et y aura de l'harmonie jusque dans la salle de bain puisque le tapis de bain, la poubelle, le gobelet à brosse à dent et le balais à chiottes (le tout acheté chez Babou à des prix imbattables) sont de la même couleur, han ! Oui mais. Quand je fais ce genre de courses je commence par trouver ça excitant, puis je me laisse gagner par la nostalgie, voire carrément la déprime. Et puis toutes ces histoires de canapé-lit n'arrangent rien. La fatalité me rattrape. Pour moi, ce sera un lit simple et rien d'autre. On prévoit toujours le coup pour quand on aura plein d'amis à caser là-dedans, mais franchement... Céline dit toujours que ça va être bizarre à partir de la rentrée, mais nous autres qui partons, nous le savons tellement, nous le savons depuis si longtemps que nous ne disons plus rien ; nous avons eu le temps d'avoir peur, puis de nous rassurer sur certains points, puis d'avoir peur à nouveau, nous vivons avec le départ ancré en nous depuis plusieurs mois, et j'ai tellement la trouille que je ne dis plus rien. Pas la trouille de quitter la maison, non, avoir mon chez-moi est le seul point qui m'enthousiasme. C'est d'une toute autre absence que j'ai peur.


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Q's photo, Diane.

Vendredi 6 août 2010 à 16:23

Après une semaine de glandouille à la mer - quoiqu'on n'ait pas vu la mer tous les jours en raison du fort vent -, de bronzette, d'apéro, d'huîtres de chez maître Pierre (le vieux a plus de soixante-dix ans mais il vendra ses huîtres et ses moules jusqu'à sa mort, tous les jours il est posté dans sa caravane pourrie, sauf trois après-midi par semaine où il fait sa dialyse, en short et débardeur en résille (depuis qu'on lui a interdit de faire son commerce en slip, et je vous décris pas les vieux slips), une barbie est accrochée en plein milieu de la devanture, elle ne porte pas de vêtement mais seulement une marguerite en plastique à l'avant et un coquillage collé sur le cul (joli en plus le coquillage), elle est suspendue à côté d'un panneau qui certifie Gynécologue amateur, et les deux sont là depuis des siècles. Maître Pierre vous fait la dégustation pour 3€, avec un verre de blanc gratuit, et il vous remplit un verre dégueulasse avec son picrate. Il rajoute toujours deux-trois moules gratuites quand on prend des huîtres, et c'est lui qui nous décortique le tout, avec son couteau taillé sur mesure. Et ses huîtres sont les meilleures que l'on connaisse.), de peau poisseuse de crème solaire, de lecture de Dune avec les pieds dans le sable, de journées en maillot de bain, nous avons filé vers Carcassonne, chez des amis que nous considérons comme de la famille. Les trois filles, celles que j'appelle mes cousines, ont 13, 14 et 15 ans. Nous avons passé trois jours et trois nuits là-bas. Au bout de deux jours, je pensais avec leur accent, le troisième jour, j'en décelait une pointe quand je parlais. C'est quand on passe du temps avec des gens d'une autre région qu'on se rend compte qu'on dit tout le temps "Oh yééé !". Une des filles a adopté le "Oh yééé !", qui se transformait en "Oh yeah !", elles croyaient choper l'accent alsacien, ça me faisait rire. Les trois nuits sur le matelas gonflable ont été courtes, après avoir raconté toute notre vie, Anne et moi nous sommes couchées à 5:00, deux minutes avant que sa mère ne se lève. Carcassonne est toujours le détour indispensable avant de rentrer de Valras, cette année plus que jamais. La photo suivante montre la rivière de montagne, avec ses "marmites" profondes, où nous avons passé le lundi après-midi.

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Nous sommes rentrés à la maison mercredi. J'ai passé une nuit à la maison, j'ai acheté une table de chevet, et j'ai mis les voiles vers l'endroit où je me trouve actuellement, qui doit rester secret. Il y a des maisons dans lesquelles on se sent immédiatement comme chez soi. Celle-ci en fait partie. Quarante-huit heures de vacances supplémentaires et encore plus prometteuses. J'ai fait de la mécanique, j'ai cueilli les haricots, j'ai acheté à manger pour ce soir et pour demain matin au Aldi, pour demain midi il faudra que l'on y retourne ensemble, j'ai trouvé la boîte de Smecta sans trop fouiller, je me suis exercée au piano et je crève la dalle. Je suis seule pendant quelques heures, Quentin est allé signer pour son appartement à Belfort et deux autres acolytes nous rejoindrons plus tard. Je suis tellement contente d'être ici que je n'ai pas pu m'empêcher de sourire en filant à vélo.

Samedi 24 juillet 2010 à 18:43

Voilà, ma valise est prête. C'est toujours compliqué de préparer ses bagages pour une semaine, on a envie d'emporter plein de choses, des fringues pour s'il fait très chaud, des fringues pour s'il fait un peu moins chaud, des fringues pour s'il fait carrément pas chaud, mais t'imagines s'il fait très chaud pendant toute la semaine, il faut prévoir le coup en emportant des fringues légères pour huit jours, encore qu'il faut en prendre pour plus de huit jours parce qu'à tous les coups, on va se faire inviter chez nos amis carcassonnais comme chaque année. J'en étais là de mes réflexions quand le téléphone a sonné. Mon frère a décroché et n'a pas compris du premier coup ce que disait son correspondant, il a demandé pardon, et j'ai entendu "C'est Mireille ?" dans le téléphone. Yann a répondu : "Oui ! ...Enfin non, c'est son fils !", et je me suis fendue la poire. J'avais déjà deviné qu'il s'agissait du Carcassonnais en question. Yann a passé le téléphone à mon père, puis il a mis la musique à fond, et après une chanson de Kiss, il a écouté celles du LSK BB, je suis fière de lui. Et l'objet de la conversation téléphonique était évidemment l'invitation chez les cousines à partir de dimanche prochain. Je ne sais donc pas précisément quel jour je rentre. Tout est allé très vite. J'ai travaillé quatre jours de suite cette semaine, achevés par la réunion bilan et le pot de départ de certaines animatrices que j'apprécie. Mon coeur s'est serré quand Laëtitia a dit : "Lise, t'es trop forte, le jour où j'ouvre un centre, je t'embauche pendant les vacances !". Et quand Marie-Laure a su que je ne revenais plus le vendredi, elle s'est figée et m'a fixée d'un air éberlué pendant dix bonnes secondes. Puis elle m'a demandé mon numéro. Je sais bien qu'on ne gardera pas le contact, mais j'étais tellement heureuse qu'elle me le demande. Tellement heureuse d'avoir existé brièvement dans leur vie. C'est principalement pour elles et pour les enfants que je me suis retrouvée toute bouleversée. Oscar la huitième merveille du monde m'a fait un câlin quand il est parti. Le hasard a voulu qu'il soit dans mon groupe pour la sortie du mercredi et pour les activités du jeudi matin -je jubilais-, mais ma victoire fut le moment où il est venu me prendre la main à l'heure du goûter et qu'il m'a demandé à quelle table je m'asseyais, parce qu'il voulait être avec moi.
Voilà, maintenant que j'ai atteint le sommet de l'émotion, je ne sais pas par quoi continuer. Je me suis totalement changée les idées en quadrillant le centre de Besançon à la recherche d'un studio. Maintenant que je l'ai, il faut le meubler. Ce matin, je suis allée faire l'étudiante moyenne chez But et j'ai acheté une lampe de chevet à 3,50€, une lampe de bureau à 5€ et une lampe à pied à 9€ (il n'y a pas de plafonnier dans mon studio). On équilibre comme on peut par rapport au loyer, hein. Et donc, demain je me lève à 5:00 pour partir en vacances, et c'est moi qui roule au début. Et pourtant j'ai dépassé les 3000 km, ouiouioui monsieur-madame, je vous jure que c'est vrai. C'est juste que je n'ai pas la tête assez mobile, et on me dit depuis le début que je n'anticipe pas assez. En même temps, c'est pas ma faute si on vous colle le même panneau pour un cédez-le-passage et pour une voie d'accélération. Donc, ce ne sont pas les quelques heures de sommeil de cette nuit qui vont me soigner, je vais me pointer à la plage avec un rhume, trop chouette.

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L'année dernière au même endroit, j'avais de beaux cheveux, des lunettes de soleil, et plus de seins, je persiste à le croire même si ce n'est pas logique.

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